Progress : 2013, l'année du renouveau et du cloud
En direct de Boston - C'est un bien étonnant discours qu'a tenu Phil Pead, le récemment nommé CEO de Progress, devant un parterre de clients et de partenaires qui lui sont totalement acquis.
« Qui sommes nous ? Je déteste l'expression 'new' Progress. Ce que nous sommes est le résultat de ce que vous êtes, tous. Nous l'avons oublié. Mais nous sommes de retour. Nous revenons de loin, car nous avons fait des choses qui ne sont pas représentatives de ce que nous sommes. »
Que s'est-il donc passé ?
Rappelons tout d'abord que Progress est un vénérable éditeur américain de logiciels, en particulier d'un langage propriétaire, ABL (aussi connu sous le nom de Progress 4GL ou L4G) réputé pour sa simplicité. Un langage au cour d'une offre plus large, OpenEdge, qui offre le langage ABL, une base de données, et un ensemble d'outils de programmation. Cette base est complétée d'outils développés ou acquis, comme le langage Java, un BPM (Business Project Management), un outil de règles (Corticon), ou encore un framework d'intégration des données (DataDirect).
Nombre de solutions d'ERP et de CRM, entre autres chez nos éditeurs français, sont basées sur Progress OpenEdge, même si la plupart d'entre eux se refusent à l'évoquer !
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En se lançant dans le RPM (Responsive Process Management ou gestion de la réactivité opérationnelle), qui plus est dans une démarche de verticalisation du développement applicatif, Progress a donc commis une erreur majeure sur une niche fragile, loin des attentes réelles de ses clients et du marché. Une opération lourde également en investissements. Le message du groupe s'est noyé dans le RPM, et certains clients et partenaires s'y sont perdus.
Une fidélité qui frise l'amour !
Heureusement, comme nous avons pu le constater, Progress continue de bénéficier d'une incroyable côte d'amour. « I love Progress », est une expression qui revient régulièrement dans les rencontres que nous avons pu faire avec l'écosystème du groupe présent à Boston. Qu'il s'agisse d'ailleurs de clients, ou de partenaires et de développeurs qui tous continuent d'insister sur la simplicité de la plateforme.
Dans ces conditions, la mission de Phil Pead de rameuter les troupes et de les rassembler pour repartir de plus belle n'est probablement pas des plus difficiles, et le mea culpa autrement plus sincère et efficace. Surtout que son discours repose sur des bases solides : l'innovation (« Nous sommes toujours une entreprise et une technologie disruptives ») ; la simplicité (« support de la vitesse de changement des technologies et de leur rythme d'adoption ») ; et un fort focus sur la donnée (« vous avez des données, vous n'en connaissez pas la valeur, mais vous devez les rendre accessibles. Voilà pourquoi l'accès à la donnée est le point plus critique pour Progress »).
Vers le cloud, en attendant l'analytique
Simplicité, productivité, accès à la donnée, Phil Pead a donné le ton de la cuvée 2013 de Progress Exchange. Nous allons pouvoir enchainer avec la présentation des nouvelles solutions annoncées par Progress. « Notre futur est une plateforme de productivité scalable pour tous », affirme-t-il. Nous le traduirons très rapidement par un retour en force d'OpenEdge - pour lequel Progress a investi lourdement en R&D afin de reprendre le bon chemin - proposée en plate-forme de développement on-premise ou à héberger sur un cloud public.
Signe également d'une volonté de renouveau, l'éditeur s'affiche désormais sous un nouveau logo sur lequel a disparu l'expression 'Software'.
« C'est un moment incroyable pour nous, un point d'inflexion, conclut Phil Pead. Nous pouvons ensemble répondre à tout le monde dans l'industrie. » Le patron a joué la carte d'un mea culpa en douceur.
Dans nos prochains articles, nous évoquerons les annonces autour de la plateforme Progress, en particulier le PaaS Pacific, et rencontrerons en interview notamment Phil Pead et Karen Tegan Padir, la nouvelle CTO du groupe.
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