Samsung Galaxy Note 8 avec DeX : une alternative viable au PC ?
Le Samsung Galaxy Note 8 sera disponible demain, vendredi 15 septembre. Mais quels usages pros ?
Si la phablette reprend certaines caractéristiques du Galaxy S8+ (suppression du bouton physique Home, processeur octo-coeur en 10 nm Exynos 8895 pour la France, dos en verre, technologie d'écran Superamoled.), il s'en distingue avec un écran de 6,3 pouces (contre 6,2 pouces pour son prédécesseur) à l'inclinaison améliorée « qui offre une meilleure prise en main », assure Jon Baranoff, Chef Produit Mobilité et B2B chez Samsung.
L'appareil embarque aussi deux capteurs de 12 mégapixels chacun avec des focales distinctes (1,9 et 1,7) pour assurer des plans optiques larges ou plus serrés (mais le zoom entre les deux reste numérique).
La mémoire vive est poussée à 6 Go « pour fluidifier le multitâche ». Et, le Note 8 embarque bien évidemment son stylet. « Le S-Pen est l'âme de la gamme Note », considère le responsable produit.
Un stylet traducteur
Doté de 4096 niveaux de pression pour offrir une grande finesse de tracé (ce qui était déjà le cas du défunt Note7), le S-Pen innove surtout à travers de nouvelles fonctionnalités de son application.
Le mode prise de notes peut se déclencher automatiquement à la sortie du stylet pour offrir l'équivalent d'un véritable carnet de notes. Lequel est enrichi de la reconnaissance de caractères (OCR).
Pratique pour transformer les notes en texte éditable. L'application s'est montrée relativement pertinente lors de nos rapides essais, y compris avec la saisie des chiffres ou des adresses web.
Enfin, S-Pen intègre la traduction. Soit d'un mot, soit d'une phrase ou d'un paragraphe selon la sélection effectuée au stylet. Samsung appuie son service sur Google Traduction. Connexion indispensable, donc. Enfin, plus ludique, les Gif animés débarquent sous la pointe du S-Pen.
Si ces nouvelles fonctionnalités seront (ou pas) appréciables à l'usage, l'entreprise se souciera avant tout de sécurité et d'intégration. Des préoccupations auxquelles Samsung répond avec sa plate-forme Knox en plus des systèmes de déverrouillage habituels?: code PIN, motif, empreinte digitale, reconnaissance faciale (« qui peut être trompée par une photo », reconnaît Jon Baranoff) et d'iris (« quasiment infaillible »).
Rappelons que, implanté nativement, Knox intègre la sécurité hardware (une puce dédiée embarquant clés de chiffrement et certificats) et software (surcouche Android de gestion du boot et des applications).
Sécurité, personnalisation, déploiement enrôlés par Knox
Des caractéristiques exploitées par trois solutions. La première, Knox Premium, permet de gérer les terminaux mobiles depuis une console dans le Cloud de Samsung.
Une offre multi-plateforme Android et iOS. « Face aux succès des deux-en-un, nous réfléchissons à intégrer Windows 10 », confie Elodie Poulain, chef de produits logiciels B2B chez Samsung. Une annonce dans ce sens pourrait avoir lieu prochainement.
Knox Premium se destine avant tout aux PME. « Nous ne sommes pas en mesure de gérer l'infrastructure complexe des grandes entreprises qui préfèrent de toute façon les solutions sur site », commente la responsable.
Les grandes organisations pourront se tourner vers les solutions de type Mobile Device Management (MDM) du marché (comme AirWatch ou Blackberry) que supporte par ailleurs le fabricant coréen.
Autre application?: Workspace. La solution de conteneurisation permet de séparer et sécuriser par chiffrement les applications et données professionnelles des usages personnels.
« Workspace est le seul conteneur du marché certifié CSPN [Certification de sécurité de premier niveau, NDLR] par l'Anssi [Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, NDLR], assure Elodie Poulain, ce qui nous permet d'adresser les gouvernements et les opérateurs d'importance vitale (OIV). »
Enfin, Knox Configure apporte la personnalisation et l'enrôlement des terminaux dans le réseau de l'entreprise. La solution Cloud permet à l'administrateur système de créer une ROM personnalisée et déployée sur le terminal référencé par son numéro IMEI lorsque l'utilisateur se connecte au réseau grâce à l'agent MDM pré-embarqué.
Qui plus est, au démarrage du téléphone, l'assistant de configuration Android est réduit à trois écrans au lieu de treize?: la langue, le code Wifi et. les conditions d'utilisation.
Personnalisation poussée
La personnalisation peut aller très loin. « Il est possible de pousser des applications, ou supprimer celles qui sont embarquées, changer le logo de démarrage, les icônes des applications, définir un fond d'écran, supprimer le FRP de Google (qui interdit la réinitialisation du terminal tant que le compte Gmail est actif, NDLR) pour éviter du taux SAV, bloquer les mises à jour système, installer des vidéos de démonstration, interdire l'usage des boutons, attribuer des fonctions par défaut au port USB. ».
La console Cloud évite donc la configuration en amont, généralement effectuée par l'intégrateur, et qui nécessite l'immobilisation du terminal. « Configure est indépendant des intégrateurs », confirme notre interlocutrice.
Et de citer en exemple l'assureur Groupama qui a converti les tablettes et smartphones de ses commerciaux et agents avec la solution.
Du SAP sur Android avec DeX
La puissance du Note 8 permet d'exécuter des applications gourmandes comme Lightroom sur l'écran d'un PC avec Dex.
Si Samsung a taillé le Note8 pour les usages professionnels, c'est peut-être le DeX qui convertira définitivement l'entreprise à la mobilité.
Rappelons que cette station d'accueil du smartphone, enrichie d'un clavier et souris (connectés en USB ou Bluetooth), permet de déporter le contenu du terminal sur un écran de PC (relié en HDMI) dans un environnement proche de celui de Windows (bureau, menu de navigation, barre des tâches, applications épinglées.) et d'y exécuter les applications du téléphone.
Mieux, Samsung a passé un partenariat avec Citrix et VMware pour intégrer des solutions de bureau virtuel afin d'accueillir un environnement Windows sous Android.
« Cela permet d'exécuter des application absentes de l'univers Android comme SAP », souligne Gaultier Huynh, Chef Produit Marketing Mobilité. Qui ajoute?: « En centralisant les données sur le smartphone, le Dex permet les usages Android productifs que ce soit dans le cadre du télétravail ou dans un mode commercial mobile, la station étant facilement transportable. »
Avec la caméra du smartphone, la configuration peut également servir de solution de vidéoconférence. Et, aux dires de son porte-parole, les performances sont au rendez-vous. « Le traitement des images sous Photoshop Express ou Lightroom ne souffre d'aucun ralentissement. »
Convaincre les entreprises
Reste à convaincre les entreprises de confier leurs données à un terminal susceptible d'être perdu (ou dérobé) ou de se casser (bien que Samsung propose une coque renforcée certifiée de la norme militaire MILSTD-810G). Et onéreux.
« Certes, 1?009 euros [pour la version 64 Go, NDLR] représente un investissement massif mais qui peut se révéler vite rentable quand il s'agit de remplacer un poste de travail combiné à une tablette ou un autre téléphone », argumente Gaultier Huynh.
Quant au risque de perte des données avec le terminal, « il y a toujours la solution du Cloud pour la sauvegarde des data ». Imparable.
Mais le basculement demandera certainement un changement de culture de l'entreprise. Laquelle peut néanmoins bénéficier des services d'accompagnement et d'intégration que propose Samsung.
« Le Note8 avec le Dex intéressera probablement les petites entreprises comme les cabinets d'avocats », illustre le responsable.
Il évoque néanmoins une expérimentation en cours sur 300 postes environ auprès d'une entreprise française dont il ne dévoilera pas le nom. Un test grandeur nature qui devrait se révéler instructif.
Samsung réussira-t-il avec le Note8 là ou HP a échoué avec le Elite X3??
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