Serveur ARM : Broadcom enterre discrètement Vulcan
Le projet Vulcan a-t-il été victime du rachat de Broadcom par le fonds d'investissement Avago en mai 2015 pour 37 milliards de dollars?? Rien d'officiel mais la volonté pour le fabricant de semiconducteurs de développer une plate-forme ARM 64 bits pour serveur semble avoir disparu des projets de l'entreprise.
Les ressources de développement auraient été déplacées sur d'autres projets que Vulcan et ses équipes initiales, ingénieurs et designer, auraient quitté l'entreprise, rapportent nos confrères de The Register. Même le communiqué se rapportant à Vulcan a disparu du site. Daté du 15 octobre 2013, son lien dans Google renvoie à une page non trouvée (erreur 404).
Concurrencer les Xeon d'Intel
Selon le document de l'époque (disponible sur Archive.org), Broadcom entendait développer un processeur 64 bits à 4 threads (flux d'instructions) basé sur un coeur ARMv8-A gravé en 16 nanomètres et capable d'atteindre une fréquence de 3 GHz. « Un nouveau CPU avec de vraies performances de classe serveur pour NFV, avec les meilleurs accélérateurs virtualisés de leur catégorie pour les applications réseau, de communication, de big data, de stockage et de sécurité », écrivait Broadcom. Une bête de course qui comptait bien jouer dans la cour des Xeon d'Intel.
Las, en trois ans, rien n'a été présenté. Si le projet n'est pas enterré, cela y ressemble fort même si Broadcom continue de développer des processeurs ARMv8. Dont les composants BCM58712 et BCM58713. Mais s'ils récupèrent nombre de technologies évoquées dans Vulcan, ils sont présentés comme destinés aux applications réseaux et stockage (appliances NFV, CPE virtuel, passerelles, routeurs, NAS.) et non aux serveurs.
Coup dur pour ARM
Si «?l'esprit?» Vulcan subsiste dans les technologies développées pour les composants les plus récents, l'enterrement du projet n'est pas une bonne nouvelle pour l'écosystème ARM et ses velléités de se développer sur le marché des serveurs. Broadcom n'est pas le seul à prendre ses distances. Six mois après avoir présenté ses puces ARM pour serveur, AMD décidait de mettre en sommeil son offre pour se concentrer sur les puces x86 (et particulièrement sa petite dernière, la Zen attendue le 13 décembre).
L'offre ARM pour serveur reste néanmoins portée par Applied Micro et sa puce X-Gene. dont l'avenir pourrait être compromis après l'acquisition de l'entreprise par Macom en novembre dernier. Ce qui laisse le champ libre à son principal rival Cavium et son offre ThunderX. Il faudra aussi compter avec Qualcomm qui avait confirmé sa volonté de s'attaquer au marché des serveurs avec ses propres composants compatibles avec les instructions ARM. C'était en novembre 2014. Depuis, le concepteur américain a annoncé Centriq, un SoC (System on a Chip) ARM v8 dédié au marché des serveurs. La production d'échantillon devait démarrer avant la fin de l'année pour une livraison commerciale prévue pour mi-2017. Aucun détail sur la puce n'a été publié pour l'heure. Intel peut (encore) dormir sur ses deux oreilles.
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