Silverlight et Flash abandonnés au profit de l'HTML5 ?
Depuis plusieurs jours, diverses dépêches circulent sur le web. L'HTML5 pourrait prochainement remplacer Silverlight, et ce, avec la bénédiction de Microsoft. Il est vrai que la compagnie a déclaré souhaiter mettre en avant l'HTML5 pour le développement d'applications web. Certains n'ont pas hésité à en déduire que l'HTML5 allait signer la mort de solutions comme Flash, Silverlight ou JavaFX.
Il est vrai que cette technologie monte en puissance. Plus de la moitié des vidéos H.264 aujourd'hui disponibles sur le web sont ainsi accessibles en HTML5. Adobe s'y met aussi, en proposant un outil de lecture vidéo universel (HTML5 et Flash). La compagnie travaillerait même à la mise au point d'un logiciel de conversion des animations Flash en HTML5. Chez Microsoft, la sixième version de test d'Internet Explorer 9 semble très prometteuse en termes de vitesse d'exécution et de respect des standards émergents.
Doit-on en déduire que l'HTML5 va remplacer les technologies de RIA (Rich Internet Applications) tierces ? Non. Il faut en effet rappeler que la version définitive de l'HTML5 pourrait n'être livrée que d'ici deux à trois ans. Il faudra compter quelques années de plus pour que cette technologie soit adoptée par une majorité de sites web (et de navigateurs).
De surcroît, cette évolution apportée par l'HTML5 est une simple montée en gamme. Dans l'intervalle, les technologies de RIA tierces vont, elles aussi, continuer à monter en puissance. La dernière version de Silverlight dispose ainsi d'un composant texte capable d'accepter des documents OOXML, d'une librairie de lecture des codes-barres, d'une gestion avancée des flux multimédias, etc. Il propose surtout un moteur de compilation du code très performant. Côté Flash, le support de la 3D accélérée a été annoncé lors du MAX 2010 de Los Angeles, salon que nous avons couvert in extenso.
La vision prônée par Adobe et Microsoft reste donc inchangée : les deux compagnies travaillent au support de l'HTML5, qui formera un environnement solide pour les RIA, tout en poussant leurs technologies propres, qui innovent sans contraintes. Une stratégie expliquée précédemment par Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France. C'est en fait un choix logique et raisonnable : en effet, les processus de standardisation, où divers acteurs se mettent autour d'une table afin de définir un socle commun, ne sont guère propices à l'innovation. Conclusion : il y aura encore longtemps la place pour ces deux offres.
Les plates-formes de RIA tierces disposent également d'un autre avantage : elles créent un pont entre les applications web et les logiciels classiques, avec AIR chez Adobe, .NET ou Silverlight chez Microsoft et Java chez Oracle. Enfin, elles disposent d'environnements intégrés de programmation, chose qui fait encore défaut aux applications web codées en HTML. Diverses initiatives pourraient toutefois changer la donne dans ce domaine. Une version web de REAL Studio verra ainsi prochainement le jour.
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