Steve Case quitte Time Warner par la petite porte
Steve Case a annoncé lundi sa démission du poste d'administrateur de Time Warner. Après son départ mouvementé d'America OnLine, en janvier 2003, dont il occupait le poste de CEO depuis la méga fusion entre les deux géants en 2000, Steve Case n'occupait plus que ce poste.
Le nom de Steve Case restera associé à l'histoire mouvementée d'AOL. Il participe à la création de la société en 1991, à partir de la transformation de Quantum par son CEO de l'époque, Jim Kinsey. Dés ses débuts, profitant de la vague Internet qui enfle, AOL va connaître une période d'ascension fulgurante durant dix années. Premier fournisseur d'accès à Internet (FAI), la société va profiter à fond de la bulle boursière, qui va déboucher sur la méga fusion avec Time Warner, en janvier 2000. A cette époque, c'est AOL qui rachète le mythique groupe de médias. Mais la réussite insolente d'AOL et de son cofondateur va rapidement se ternir. D'abord avec l'implosion de la bulle qui va tarir le flux de dollars. Ensuite par l'érosion des clients du FAI, qui ne vont cesser de se détourner du géant, en particulier au profit de plus petits acteurs qui ont su plus tôt saisir l'intérêt de l'ADSL et de l'Internet haut débit. Mais ce qui restera sans doute de l'histoire de Steve Case avec AOL, ce sont les actes douteux destinés à valoriser artificiellement America OnLine lors du rapprochement avec Time Warner, afin de renforcer sa position dans le nouveau groupe. A l'époque, pour enrayer la chute du titre, les comptes d'AOL avaient été artificiellement gonflés. Une dérive qui, cumulée avec la chute des activités de la branche Internet, a quant même failli mettre le groupe en position de faillite, avec une perte nette record de 100 milliards de dollars en 2002, suite à la dépréciation d'AOL. C'est d'ailleurs depuis cette époque que AOL Time Warner est redevenu Time Warner ! Poursuivi par la SEC, le gendarme de la Bourse américains, l'affaire AOL s'est soldée par une amende de 300 millions de dollars. Et une provision de 3 milliards de dollars pour solder une plainte en nom collectif de petits porteurs s'estimant lésés par la fusion. Si Steve Case reste un actionnaire de référence de Time Warner, il quitte définitivement la direction du groupe, soldant un passif au sein du géant peu reluisant et terni par des déboires financiers qui n'ont pas fini de peser sur le groupe. Time Warner cherche d'ailleurs à transformer AOL en une activité de portail Internet au modèle non payant, en se rapprochant d'autres acteurs comme Microsoft, Google et Comcast, ou Yahoo! Steve Case a indiqué qu'il se consacrera désormais à sa société d'investissements Revolution, dotée d'un fond de 500 millions de dollars, et spécialisée dans les secteurs de la santé et du tourisme.
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