TalentSoft : portrait du géant français de la gestion des talents
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Jean-Stéphane Arcis nous brosse le portrait de TalentSoft, un acteur montant du monde des solutions de RH SaaS. Focus sur l'activité de l'éditeur et sur l'impact du SaaS pour les entreprises.
Rencontre avec Jean-Stéphane Arcis, président et CEO de TalentSoft, un spécialiste français des solutions de gestion des talents en mode SaaS. Un des leaders mondiaux du secteur. TalentSoft est en effet présent chez 40 % des entreprises du SBF 120 et dispose de deux millions d'utilisateurs, répartis dans 120 pays. Parmi ses clients nous trouvons Aéroports de Paris, Clarins, le Crédit Mutuel, Ingénico, La Poste, Total, SNCF.
Le SaaS ? Le patron de Talentsoft ne peut qu'apprécier les qualités de ce mode de distribution. « Grâce au SaaS, une société comme la nôtre a pu atteindre une position de leader, avec des ressources réduites. Ici, une centaine de personnes. »
« Nos deux millions d'utilisateurs n'utilisent qu'une seule version du logiciel, en évolution continue et qui devient de plus en plus robuste », poursuit-il. Et d'enchainer sur les avantages de l'édition en mode SaaS par rapport aux éditeurs classiques : « chez ces derniers, les 4/5e de la R&D sont du support, lié aux problèmes de fonctionnement sur les machines des utilisateurs. »
Un phénomène débloqué par Salesforce.com
La gestion des talents en mode SaaS suppose que les entreprises acceptent de placer des données critiques à l'extérieur de leur pare-feu. Un problème ? Non estime Jean-Stéphane Arcis, qui avance ici trois arguments.
Le premier est Salesforce.com, qui a habitué les grands comptes à héberger des données critiques en externe. Le second réside dans le fait que les données liées au capital humain sont déjà souvent en ligne. En témoigne le réseau social professionnel LinkedIn. Ces deux éléments ont permis de décrisper les sociétés face aux solutions RH en SaaS. Troisième argument, les solutions de gestion des talents nécessitent un maximum de canaux de mise à jour de l'information, et de collaboration, bref, une ouverture vers l'extérieur.
« La solution de TalentSoft facilite la collaboration et l'utilisation d'un mode conversationnel. Les utilisateurs, occasionnels pour la plupart [des employés, NDLR], viennent livrer des informations (pour se mettre en valeur par exemple) et en glaner d'autres (pour préparer leur entretien annuel, etc.). »
Rendre du pouvoir aux directions fonctionnelles
C'est un argument que nous entendons de plus en plus souvent : le cloud, en particulier le SaaS, est accessible sans connaissances techniques avancées. Ainsi, les directions fonctionnelles peuvent l'adopter. sans passer par les DSI.
« Suivant les offres, le pendulum oscille entre les directions informatiques et fonctionnelles. Avec notre solution, il reste fortement collé sur le fonctionnel. Une première pour les DRH. » Salesforce.com a permis de rendre la main aux directions commerciales. TalentSoft entend faire de même pour les directions des ressources humaines. La fin du calvaire pour les DRH ?
La société profite de l'occasion pour moderniser le concept même de gestion des talents. Dans ce secteur, les solutions sont en général basées sur la seule évaluation des performances. TalentSoft y ajoute une approche « compétences ». « Elle permet de mieux anticiper les changements ». En proposant par exemple un poste plus adapté à certaines personnes mal employées, ou des stages de spécialisation.
SuccessFactors et Taelo : une aubaine pour TalentSoft
Que pense Jean-Stéphane Arcis du rachat de SuccessFactors par SAP, puis de celui de Taleo par Oracle ? « C'est une reconnaissance par SAP et Oracle des bénéfices du SaaS. Toutefois, ce modèle de distribution n'est pas compatible avec celui que ces deux sociétés utilisent actuellement. »
Avec ces acquisitions, les deux géants du logiciel embrassent donc le cloud. mais tentent peut-être aussi de ralentir ce phénomène. Un sentiment que partage notre interlocuteur, qui voit ici une opportunité pour se développer sans entraves, SuccessFactors et Taleo ressortant érodés de ces rachats.
Crédit photo : © Silicon.fr