Telefonica lorgnerait sur le hollandais KPN
Il y a quelques temps, le président de France Télécom, Didier Lombard, s'inquiétait du retour d'une bulle spéculative dans le secteur des télécoms. Sa prophétie pourrait bien se vérifier.
Le Wall Street Journal nous apprend en effet que l'opérateur espagnol Telefonica s'intéresserait fortement à KPN, opérateur historique néerlandais. Les discussions n'auraient pas encore commencé mais le montant de l'opération pourrait dépasser les 20 milliards d'euros, soit une prime de 15% sur la valeur boursière de KPN, qui avoisine 17,4 milliards d'euros sur la base du cours de clôture de vendredi soir (7,46 euros). Il s'agirait de la plus grosse opération de fusion dans le secteur européen des télécoms depuis l'effondrement de la bulle télécoms en 2000. La dernière grosse opération de ce type est le rachat de l'espagnol Amena par France Télécom pour 6,4 milliards d'euros. Telefonica, dont la capitalisation boursière avoisine 67 milliards d'euros, a démenti l'existence de telles négociations. « Le groupe ne commente jamais les rumeurs de fusion. Nous tenons toutefois à démentir la tenue de négociations avec KPN », a déclaré un porte-parole de Telefonica. Même tonalité chez KPN: « Nous avons procédé à des vérifications internes et pour autant qu'on sache nous n'avons pas été approchés par Telefonica », a déclaré un porte-parole du groupe. Le quotidien explique néanmoins que les deux groupes sont en train de former des équipes de conseillers, première étape avant l'ouverture des négociations. Ca ne serait pas la première fois que Telefonica approche KPN. Il y a cinq ans, de premières négociations en vue d'un rapprochement avaient été rompues. Neuf des 20 administrateurs du groupe espagnol avaient voté contre le projet, le gouvernement espagnol s'étant dit préoccupé par le fait que l'Etat néerlandais conserve une participation dans KPN. La Haye s'était engagé à réduire graduellement cette participation sur un délai de 18 mois alors que Madrid exigeait une cession immédiate. KPN compte 24 millions de clients en Europe. Il s'est emparé en juin dernier de l'opérateur low-cost Telfort et de ses 2,4 millions d'abonnés mobiles pour 1,3 milliard de dollars. Mais comme ses concurrents opérateurs historiques, KPN connaît des difficultés notamment dans le fixe. Le groupe a annoncé en mars dernier sa volonté de réduire d'ici à 2010 le nombre de ses employés, à hauteur de 1.500 à 1.750 par an, soit un total de 7.500 à 8.750 réductions de postes. L'opération devrait lui permettre de générer environ 850 millions d'euros d'économies. Entre 2001 et 2005, 21.000 postes auront été supprimés. Globalement, les effectifs de KPN sont passés de 46.214 personnes en 2001 à 28.056 en 2004. Ils seront de 20.000 en 2009.
Sur le même thème
Voir tous les articles Cloud