Tendance : l'île Maurice mise sur les délocalisations d'entreprises françaises
Publié par Olivier Robillart le | Mis à jour le
Grâce à une législation et des taxes récemment assouplies, l'île Maurice se fait forte de répondre aux attentes de nombreuses sociétés françaises et chinoises. 'Call centers', développement de logiciels ou services sont de nouveaux axes de développement pour « l'île aux dodos ».
Port Louis - Afin de rendre économiquement attractive l' île Maurice, professionnels et responsables de ce petit Etat se sont mobilisés afin d'expliquer les atouts de l'outsourcing - traduisez les avantages de la délocalisation de certaines activités, pour les entreprises. Une conférence au soleil.
C'est lors d'un cycle de réunions organisées par le gouvernement mauricien qu'un état des lieux sur la délocalisation d'activités a pu être dressé.
Premier constat, l'île Maurice affiche clairement ses ambitions d'être une destination privilégiée des sociétés IT françaises et britanniques. Puisque la majorité des habitants du pays parlent français (proche du créole) et anglais (ancien colonisateur), cette pratique du bilinguisme se veut un argument clé pour pousser la création de quelque 25.000 emplois d'ici à 2013, soit 11 % du PIB de l'île. Une belle somme.
A l'appui de ces ambitions, une étude menée par le cabinet de conseil Everest Consulting confirme les attraits en matière d'emplois. Nikhil Rajpal, responsable de ce cabinet, explique : « L'île Maurice se rapproche des pays majeurs en matière de délocalisation que sont la Pologne, le Maroc, l'Egypte ou l'Afrique du Sud. Parmi les entreprises qui ont fait le choix de s'implanter, la France représente pas moins de 43 % du marché ».
A la loupe, 11% des ces délocalisation concernent le secteur IT, à savoir du développement d'applications, des demandes en matière de Data center ou deDisaster recovery. De même, selon cette étude, l'île Maurice n'est pas la destination la moins chère par rapport à l'Inde ou aux Philippines. Mais elle arrive tout de même devant le Sénégal ou le Maroc, destinations pourtant prisées par les entreprises françaises.
Ainsi, c'est l'ensemble de ces arguments qu'a retenu Orange Business Services pour implanter une partie de ses activités sur « l'île aux dodos ». Cherchant à faire un pont entre les centres d'appels géants du Caire et de Dehli (environ 1.000 personnes chacun), l'ogre des Telecoms a développé un « call center » dans le pays.
Patrice Despax, directeur d'Orange Business Services de Maurice explique : « La décision de s'implanter se fait sur le long terme. Ce que l'on recherche ce sont de bonnes ressources humaines mais aussi des régulations très « business friendly ». Mais à présent nous possédons 220 employés dans nos locaux pour des missions de centre d'appel et de l'hébergement de serveurs et d'applications ».
Un panel de dispositions offrent donc aux entreprises la possibilité de réduire les coûts de certaines activités. Si la France et le Royaume-Uni sont, pour l'instant, les principaux « clients » de l'île, la Chine entend pointer le bout de sa muraille. Selon plusieurs responsables locaux, grâce au projet Chin Feng, à l'extension du port-franc (exempt de taxes), ainsi qu'à la future connexion en 2010 avec un nouveau câble réseau sous-marin plus puissant, l'Empire du milieu sera très intéressé pour profiter d'une bande passante et de débits conséquents.
L'île Maurice pourrait ainsi profiter d'un nouveau relais de croissance et d'une implantation massive d'entreprises chinoises désirant avoir une base arrière du côté de l'Afrique. Mais avoir ses lundis au soleil pourrait bien avoir un prix, Et il reste à savoir lequel.