UnivCloud : l'université numérique 2.0 a franchi la première étape
Le consortium UnivCloud, l'un des cinq projets de Cloud Computing du programme 'Des investissements d'avenir : développement de l'économie numérique', vient de rendre sa copie d'étape.
C'est sous les ors de la Sorbonne - l'une de nos plus anciennes universités, tout un symbole ! - que les partenaires du consortium, l'UNPIdF (Université Numérique Paris Île de France) portée par l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présidée par Philippe Boutry, et Cofely Ineo, filiale de GDF Suez, et son PDG Guy Lacroix, que le projet UnivCloud a annoncé le développement de son démonstrateur.
Cloud universitaire sur architecture unifiée
Basé sur des équipements Cisco UCS, avec du stockage EMC et une couche de virtualisation VMware, conjointe avec une couche de gestion du cloud OpenStack, UnivCloud se veut la première plateforme de cloud collaboratif destinée aux universités de la région parisienne. Un modèle ouvert, qui se veut également réplicable.
L'objectif de cette première étape, réussie, était de démontrer la faisabilité d'un cloud inter-inversitaire, dans un partenariat réunissant 26 des 36 établissements universitaires membres de l'UNPIdF - également acteurs de la recherche sur un territoire qui représente 40% de la recherche en France - et des entreprises privées emmenées par Cofely Ineo, acteur de premier plan du génie électrique et des communications.
UnivCloud a ainsi également embarqué trois start-up françaises du domaine des IT, Activeeon pour l'orchestration du cloud en mode open source, Cedexis pour l'optimisation du trafic IP, et UP'Generation pour la personnalisation et l'optimisation des services.
Durant 21 mois, dont 5 mois de tests, une cinquantaine d'ateliers ont permis de construire et d'expérimenter le démonstrateur. Fonctionnel, il a été déployé sur deux sites, afin de préfigurer la plateforme finale, qui sera déployée sur les sites de Paris Descartes et d'Evry. Quatre volets principaux ont été étudiés : l'optimisation de l'infrastructure, le provisionnement des ressources (UnivCloud sera multi-établissements), la migration des applications, et les scénarios d'usages.
Un projet universitaire ambitieux
UnivCloud s'adressera aux universités membres du projet (une partie sera également plus largement ouverte, un volet Open Data serait même envisagé), à leurs 600 000 étudiants, aux enseignants et aux chercheurs. Un portail 'utilisateurs' de services leur permettra d'y accéder. Tandis qu'un portail 'exploitant' sera réservé à l'exploitation du cloud.
Tous les types de services seront supportés. IaaS (Infrastructure as à Service) pour le provisioning de serveurs virtuels. Il sera par exemple possible d'y déployer SIFAC, le système de gestion des universités basé sur SAP. PaaS (Plateform as à Service) pour y faire migrer les applications existantes. Ou encore SaaS (Software as à Service) pour consommer du logiciel à la demande.
Un retour également très politique
Les orateurs se sont succédés à la tribune de la Grande Salle de la Sorbonne. A la pauvreté du discours technologique - qui n'était certes pas l'objet de la manifestation, très. diplomatique - ils ont substitué un discours autrement plus politique. Qui parfois frôlait le règlement de compte entre 'amis' de bords différents. C'est un peu dommage tant le projet est stratégique !
Nous retiendrons le discours de Simone Bonnafous, directrice générale de l'enseignement supérieur et de la recherche (DGESIP) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche : « L'université numérique régionale est un programme francilien, qui met fin à la concurrence [des universités] au profit du collectif. Nous ferons travailler la jeunesse avec les outils de leur génération. Nous apportons notre contribution à l'innovation, avec un enseignement supérieur qui sait innover pédagogiquement et transformer l'image ringarde de l'université. Nous plaçons nos étudiants en situation d'activité et d'innovation. Nous rendons nos étudiants plus audacieux. C'est une véritable révolution pédagogique. Nous les invitons à étudier ici et à ne plus aller ailleurs. »
Quant à Guy Lacroix, PDG de Cofely Ineo, il a souligné l'intérêt pour son entreprise d'un « projet à l'intelligence collective. Nous travaillons sur un projet, avec un seul investissement, le projet. Il nous a permis de rejeter l'objection du risque de cannibalisation par le privé des savoirs universitaires. En se tournant vers les entreprises, l'université nous apportera plus de solutions pour povoir traverser les crises. »
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