Vivendi poursuit France Télécom au niveau européen
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Le groupe de communication estime que l'opérateur abuse de sa position dominante
Nouveaux ennuis en perspective pour France Télécom. Après avoir été condamné coup sur coup par le Conseil de la concurrence et le tribunal de Commerce pour l'exclusivité de l'iPhone et sa stratégie de contenus exclusifs autour du sport, l'opérateur historique subit un nouvel assaut de la part de Vivendi.
La maison mère de SFR et de Canal+ va déposer une plainte auprès de la Commission européenne pour abus de position dominante. « Nous estimons qu'il y a une position dominante de France Télécom avec les prix pratiqués en matière d'abonnement et de tarifs d'accès à la boucle locale » (dégroupage), a expliqué Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi lors d'une conférence téléphonique. Malgré sa victoire sur les contenus, Vivendi ne veut donc pas en rester là.
Cela fait plusieurs mois que les deux géants se livrent une guerre sans merci. En juin dernier, Jean-Bernard Lévy exprimait déjà le fond de sa pensée. Il juge« préoccupant » le bilan de la situation dans les télécommunications fixes, toujours dominées dans l'Hexagone par France Télécom.
« France Télécom accapare 85% de la marge générée, ne laissant que 15% à ses deux concurrents. Comment peuvent-ils investir dans ces conditions ? », déclare Jean-Bernard Lévy.
Et de poursuivre :« Cette rente est d'autant plus injustifiée que le réseau est amorti depuis longtemps. En plus, cette rente n'a fait qu'augmenter, notamment grâce à la hausse de l'abonnement de 25 % en trois ans. Une hausse inexplicable qui donne à France Télécom des moyens supplémentaires pour étouffer ses concurrents. Une baisse de l'abonnement permettrait aussi d'augmenter le pouvoir d'achat, en particulier des personnes âgées, modestes, et en zone rurale ».
Rappelons que France Télécom a également porté plainte contre Canal+ devant le Conseil de la concurrence, pour abus de position dominante. Orange reproche à son concurrent d'exercer une position dominante sur le marché de la télévision payante au travers de contrats d'exclusivité avec certaines chaînes thématiques comme Eurosports.
Vivendi réclame également une séparation des réseaux et des services grand public, une solution combattue par l'opérateur historique mais soutenue par Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la Société de l'Information.
Dans le dossier des contenus, Orange fait appel Le 24 février dernier, le tribunal de Commerce de Paris donne raison à Free et SFR et casse l'exclusivité des matches de football de la Ligue 1 diffusés sur Orange Sports.Orange ne pourra plus associer obligatoirement offre ADSL au bouquet de contenus Orange Sports car « cette vente subordonnée permet à FT (France Télécome) d'acquérir une clientèle qu'elle détourne de ses concurrents« .Désormais, Free et SFR pourront diffuser ces contenus exclusifs si chèrement acquis (203 millions d'euros).Dans un entretien au « Journal du Dimanche », Xavier Couture, directeur des contenus, laisse entendre que la confirmation de ce jugement en appel pourrait remettre en question l'accord conclu avec la Ligue de football professionnel et plus généralement la stratégie de diversification de l'opérateur dans les médias.Cette décision remet en effet en cause sa stratégie d'exclusivité, produit d'appel sans précédent pour ses offres haut débit.En attendant, Orange a décidé de faire appel mais celui-ci n'est pas suspensif. |