vCloud Air : OVH rachète à un prix inconnu une activité mystérieuse
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Le rachat de vCloud Air par OVH doit doper l'activité du Français dans le Cloud privé et accélérer son implantation aux Etats-Unis. Sauf que le poids réel de l'activité rachetée à VMware reste bien flou.
Si nous comptions sur la conférence de presse organisée ce matin par OVH et VMware pour en savoir plus sur le poids réel de vCloud Air, le Cloud public de VMware dont OVH vient de se porter acquéreur, nous en sommes pour nos frais. Malgré nos demandes répétées, jamais la question que nous posions sur le volume d'activité de vCloud Air n'est parvenue à Laurent Allard, le vice-président du conseil d'administration d'OVH, et à Hervé Basso, le responsable du Cloud pour VMware Emea (Europe, Moyen-Orient, Afrique).
Dans ces conditions, et sans connaître le prix de rachat (présenté comme confidentiel, alors que VMware est coté en bourse), difficile de se faire une idée précise du facteur d'accélération que cette acquisition va amener à l'hébergeur roubaisien. Notamment aux Etats-Unis. Même si l'acquisition, qui doit être bouclée au cours du second trimestre, va permettre au Français de récupérer des centres d'hébergement sur technologie vSphere en Californie du Nord, au Nevada, au Texas, en Virginie et dans le New Jersey.
Croissance « robuste » pour vCloud Air
VMware ne dévoile pas le nombre de ses clients sur vCloud Air, une offre de Cloud public qui ne faisait plus figure de priorité dernièrement, l'éditeur s'étant accomodé d'un environnement dominé par de grands acteurs du Cloud public comme AWS (avec qui il a passé un accord), Microsoft et Google. Lors du dernier VMworld, l'événement de la marque qui s'est tenu en août 2016, de nombreux clients de l'éditeur faisaient part de leur scepticisme face au service Cloud maison, comme l'expliquaient alors nos confrères de InformationWeek. Le départ en avril de la même année de Bill Fathers, le vice-président en charge de cette activité depuis son lancement en 2013, n'arrangeant rien à l'affaire. Tout juste, le spécialiste de la virtualisation a-t-il indiqué, lors de l'annonce de ses récents résultats trimestriels, que l'activité vCloud Air connaissait une croissance « robuste ». Au cours de ce trimestre clos le 31 décembre, le chiffre d'affaires de l'éditeur a progressé de 9 %, à 2,03 milliards d'euros.
Pour Laurent Allard, vice-président du conseil d'administration du Roubaisien, ce rachat, qui vient prolonger « une longue relation » avec VMware et « des investissements communs en R&D », constitue une opportunité « d'accélerer la migration des environnements legacy des entreprises vers le Cloud privé. vCloud Air va nous ouvrir des portes en la matière, en rendant ces transitions plus douces. C'est un gros accélérateur pour OVH sur ce marché ». L'hébergeur a aussi promis d'en dire plus sur les chiffres de l'activité sur laquelle il met la main une fois l'opération bouclée. Aujourd'hui, OVH assure faire tourner plus de 200 000 VM sur vSphere, au sein de son offre Private Cloud.
Le modèle OVH intact
Laurent Allard précise que cette acquisition ne remet pas en cause le modèle d'OVH. Elle vient plutôt s'inscrire dans le plan d'investissement de 1,5 milliard d'euros sur 4 ou 5 ans, que l'hébergeur avait annoncé après sa levée de fonds de 250 millions d'euros auprès des fonds KKR et TowerBrook. L'acquisition servira « d'accélérateur au plan de déploiement aux Etats-Unis », sans remettre en cause la construction entamée de deux datacenters. Ni sans venir bousculer l'organisation qu'OVH a imaginée pour contourner le Patriot Act, avec une séparation des activités américaines de celles réalisées ailleurs dans le monde, afin d'éviter d'exposer les clients français, européens ou asiatiques à la très intrusive législation américaine votée après les attentats du 11 septembre. « Simplement, une activité globale, celle héritée de vCloud Air, vient se greffer à notre organisation aux Etats-Unis », fait valoir Laurend Allard.
Le dirigeant assure enfin que le rachat ne bousculera pas la stratégie d'OVH autour d'OpenStack. « VMware est et sera notre standard pour le Cloud privé et OpenStack est et sera celui de notre Cloud public », résume le dirigeant. Qui ajoute que, au-delà de conserver les services existants de vCloud Air (extension, consolidation et reprise d'activité), OVH étudie déjà d'autres scénarios sur l'architecture héritée de VMware, comme des usages dédiés aux bases de données associant serveurs dédiés et VM pour l'applicatif, au sein d'un même réseau virtuel.
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