OVH rachète le Cloud public vCloud Air à VMware
L'hébergeur européen OVH rachète à VMware sa plate-forme de Cloud public vCloud Air, basée sur vSphere. L'opération comprend les datacenters à partir desquels ces services sont opérés, les opérations et les équipes. Le montant de cette acquisition, qui doit s'achever au cours du second trimestre 2017, n'a pas été dévoilé. Notons que l'hébergeur de Roubaix a prévu de conserver l'appellation commerciale du service, qui devrait à l'avenir s'appeler vCloud Air Powered by OVH. Et s'engage à poursuivre la commercialisation et le support des trois scénarios d'usage mis en place autour de vCloud Air : l'extension, la consolidation et la reprise d'activité après sinistre.
Trois scénarios qui correspondent aux usages de Cloud hybride que VMware avait imaginés pour son service de Cloud public, lancé en 2013. vCloud Air supporte plus de 5 000 applications et 90 systèmes d'exploitation certifiés pour vSphere. Son architecture commune avec la technologie de VMware facilite les portages et les migrations entre datacenter sur site et Cloud, pour peu que l'organisation concernée ait virtualisé ses environnements avec les produits de l'éditeur américain.
OVH, déjà un partenaire
Dans un communiqué, Pat Gelsinger, le Pdg de VMware, présente ce rachat comme « une extension » du partenariat qui lie son entreprise à OVH. « Les clients profiteront de la présence mondiale d'OVH, d'un service client personnalisé, tout en conservant la technologie SDDC (software-defined datacenter, NDLR) de VMware à laquelle ils sont habitués », ajoute-t-il. La vente de cet actif, qui faisait un peu tâche dans le portefeuille d'un VMware qui s'est récemment rapproché d'AWS, permet aussi à l'éditeur de se concentrer sur l'édition de logiciels, laissant un de ses partenaires gérer l'exploitation de son Cloud.
OVH affirme déjà compter plus de 200 000 VM sur vSphere, déployées par des milliers de clients au sein de son offre Private Cloud. « Grâce à cette acquisition, OVH sera en mesure d'offrir une proposition de valeur unique, adaptée aux déploiements des plus grandes entreprises. Elle comprendra une large palette de solutions de migrations et des fonctionnalités avancées autour des infrastructures hybrides et des datacenters virtuels », explique Octave Klaba, le Pdg d'OVH. L'hébergeur précise que son modèle séparant ses activités américaines et celles du reste du monde - afin de contourner le Patriot Act - reste inchangé.
Des datacenters partout aux Etats-Unis
Au passage, le rachat de vCloud Air permet à la société française d'accélérer son plan de déploiement aux Etats-Unis, qui doit démarrer dans les semaines qui viennent avec l'ouverture d'un premier datacenter en Virginie (un second étant planifié dans l'Oregon). La reprise de vCloud Air va permettre au Français de récupérer des centres d'hébergement sur technologie vSphere en Californie du Nord, au Nevada, au Texas, en Virginie et dans le New Jersey. Notons, au passage, que vCloud Air est aussi employé par le gouvernement américain depuis deux datacenters dédiés, mais cette activité ne fait pas partie de la cession à OVH ; elle a déjà été revendue à une société américaine, QTS. Hors des Etats-Unis, l'hébergeur français va récupérer les hébergements de vCloud Air en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Japon et en Australie.
Rappelons qu'OVH a levé 250 millions d'euros en août dernier auprès des fonds KKR et TowerBrook. Un apport d'argent frais qui doit lui permettre de mobiliser 1,5 milliard sur 4 ans pour accélérer son expansion internationale. La société dirigée par Octave Klaba a déjà annoncé la construction de 10 nouveaux datacenters dans le monde.
A lire aussi :
Lire aussi : Finalement, AWS va revendre du VMware
OVH aux Etats-Unis : un second datacenter dans l'Oregon
De 17 à 27 datacenters : OVH va-t-il passer à l'échelle ?
Octave Klaba, OVH : « Le Cloud est trop cher pour la plupart des besoins »
Sur le même thème
Voir tous les articles Cloud