« Facebook, un cadeau fait aux agences de renseignement »
Depuis un certain e-mail reçu en janvier 2013 de la part d'un certain Edward Snowden - se cachant alors sous le pseudo Citizenfour -, le nom de Laura Poitras reste intimement associé à celui du plus célèbre lanceur d'alertes de la planète. Elle est l'une des deux journalistes, avec Glenn Greenwald, à avoir été contactés par Edward Snowden pour recueillir ses révélations sur les pratiques de la NSA américaine.
Aujourd'hui, la réalisatrice réutilise ce pseudonyme de Citizenfour pour intituler son dernier documentaire, qui retrace les huit jours qu'elle a passé à Hong-Kong avec l'ancien sous-traitant de la NSA. Un documentaire qui sort aujourd'hui aux États-Unis et qui est centré sur la personnalité d'Edward Snowden. « Je pense qu'il ne voulait pas être au centre de cette histoire, tout en sachant qu'il en serait le centre », explique Laura Poitras, dans une interview au Washington Post.
Normalisation des écoutes ou rupture ?
Travaillant déjà avant sa rencontre avec Snowden sur la société de la surveillance, la réalisatrice estime que, près de 18 mois après les premières révélations sur les écoutes de la NSA, le risque que ces opérations se « normalisent » aux yeux de la société existe. « Mais je pense également que nous voyons des ruptures. Aujourd'hui, les sociétés technologiques renforcent l'usage du cryptage et le FBI explique que c'est la fin du monde ».
Si la réalisatrice s'inquiète de la collecte de données massive opérée par les grands opérateurs du Net, comme Google ou Facebook, c'est avant tout pour leur capacité à fournir aux gouvernements des masses d'informations sur les individus. « Facebook est un cadeau fait aux agences de renseignement », illustre-t-elle.
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