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Affaire Zataz : du risque de confusion entre journalisme et piratage

Lorsque certains responsables établissent des liens entre journalistes spécialisés en sécurité et piratage, cela entraîne souvent une condamnation

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Affaire Zataz : du risque de confusion entre journalisme et piratage

Pour avoir voulu alerter une société sur la protection de ses données sensibles, le fondateur du site d'informations spécialisé dans le piratage informatique zataz.com, Damien Bancal, a été condamné par la justice à retirer un article.

Sur le site, on retrouve ce qui fait l'actualité de la sécurité informatique comme le phishing, les démantèlements de réseaux p2p illégaux ou encore certains rapports des éditeurs de sécurité. Sauf que cette fois, une société n'a pas apprécié qu'une faille dans ses données soit révélée au grand jour.

Le rédacteur se défend en argumentant que la société en question a été jointe avant toute parution. La procédure de justice intervenant alors deux mois après parution. Par un référé d'heure à heure devant le Président du Tribunal de Grande Instance de Paris, la justice demande alors de retirer l'article en question. La demande fut alors exaucée.

Toujours est-il qu 'aucun piratage ne semble avoir eu lieu. Pour obtenir ces informations Damien Bancal, joint au téléphone par silicon.fr s'explique : « Via un moteur de recherche, du même type que Google, un lecteur s'était aperçu qu'u ne société avait été référencée par le spider, le robot référenceur du moteur en question. Seulement, à défaut de pages web référencées, le moteur de recherche a aspiré le répertoire, le Directory, l'arborescence d'un espace FTP en accès libre« .

Le journaliste précise ensuite, « je n'ai strictement rien téléchargé, ni sauvegardé. Seul téléchargement : la cache de mon navigateur lors du clic de souris sur le lien donné par le moteur de recherche« .

Traduction, l'utilisation du moteur de recherche revient à prendre une photographie d'un contenu en accès libre sur la Toile. Un contenu qui, de plus, ne devait pas se trouver sur le Net car contenant des informations personnelles telles que des coordonnées bancaires.

L'exemple montre combien l'amalgame entre deux activités peut être dangereux. Déjà, lors d'un démantèlement d'un réseau de vente de DVD

pirates, la police de la région de Montpellier avait ciblé zataz pour ses liens présumés avec le milieu du Warez.

Avec cette décision de justice, la recherche d'informations pourrait être bien plus compliquée pour les journalistes si une jurisprudence parvenait à être confirmée.

En attendant, le rédacteur du site en appelle au soutien de ses lecteurs avec un appel aux dons afin de participer aux frais de justice s'élevant à 7.200 euros. Une simple étape puisqu'un nouveau procès, cette fois en diffamation, devrait s'ouvrir mi-février.

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