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Aura marque des points dans la bataille des « blockchains du luxe »

Sous l'égide d'un consortium, LVMH est parvenu à rallier deux concurrents à sa blockchain Aura, qui vise l'industrie du luxe sous l'angle de la traçabilité.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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Aura marque des points dans la bataille des « blockchains du luxe »

C'est désormais officiel : un consortium s'est constitué autour d'Aura. Parmi les membres fondateurs de cette organisation à but non lucratif de droit suisse, il y a LVMH. Mais aussi Prada Group et Richemont. Le ralliement de ces deux derniers est la véritable nouvelle. Ils sont en effet concurrents du premier, seul à l'origine du projet qui a donné son nom au consortium.

On avait appris l'existence dudit projet en mars 2019. Quelques semaines plus tard, LVMH l'officialisait, mettant à profit le salon VivaTech. La base technologique existait alors déjà de longue date. On en trouve trace, entre autres, dans un dépôt GitHub.

Louis Vuitton et Christian Dior furent les premières marques à exploiter Aura. L'objectif : assurer la traçabilité de leurs produits tout au long de leur cycle de vie. Le moyen : des « jumeaux numériques » représentés sous la forme de jetons non fongibles. De type ERC-721 en l'occurrence. Et stockés sur Quorum. Cette implémentation (semi-)privée d'Ethereum est, depuis l'été dernier, entre les mains de l'entreprise américaine ConsenSys. Elle repose sur l'infrastructure Microsoft Azure.

Plusieurs autres maisons du groupe LVMH proposent aujourd'hui des services fondés sur ce substrat. Hublot, par exemple, pour permettre à ses clients de vérifier l'authenticité d'une montre en la prenant en photo. De manière générale, nous explique-t-on, toutes les marques participantes développeront « leurs propres expériences ». Et surtout, « [conserveront] » leurs données. Un élément important pour Prada Group comme pour Richemont, qui implique plus particulièrement sa maison Cartier.

Aura, Arianee ou les deux ?

Richemont joue sur un deuxième tableau, avec sa maison Vacheron Constantin. Celle-ci a rejoint une autre association - origine France - dont l'industrie du luxe apparaît comme la principale cible : Arianee. Sa proposition de valeur ? Également un système de certification sur tokens ERC-721. Ce « passeport numérique infalsifiable » repose néanmoins sur un protocole à preuve d'autorité développé directement sur Ethereum.

L'histoire d'Arianee remonte à 2016. Mais c'est en 2019 que l'association avait émergé. avec là aussi VivaTech comme vitrine, fin mai. Quelques jours auparavant, l'alliance avec Vacheron Constantin était devenue officielle. Son premier champ d'application : la gamme de montres vintage Les Collectionneurs.

Il n'avait pas fallu longtemps pour que Vacheron Constantin dise son ambition de faire d'Arianee « un protocole standard pour l'industrie du luxe ». Sa dernière communication publique sur le sujet remonte à novembre 2020. L'information : d'ici à fin 2021, toutes ses montres seront certifiées par ce biais.

Du côté de Breitling, autre maison à utiliser le protocole, on a récemment revendiqué le passage du cap des 100 000 montres certifiées. Toutes celles produites après le 13 octobre 2020 sont censées être concernées. Leur « jumeau numérique » permet notamment, en lien avec le programme de garantie, d'en transférer la propriété, de suivre les réparations et de souscrire des assurances perte/vol. 

Du côté d'Aura Blockchain Consortium, on a trois boussoles : authenticité, approvisionnement responsable et durabilité. L'idée étant, au-delà des services procurés aux clients, d'endiguer la contrefaçon. Laquelle, estime-t-on, fait perdre aux marques de luxe des dizaines de milliards de dollars par an.

Illustration principale © DR Aura Consortium

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