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Cybercriminalité : la réponse des prétendants à l'Élysée

Le Forum International de la Cybersécurité (FIC) livre une synthèse des réponses fournies par neuf des douze candidats à l'élection présidentielle 2022. Extraits.

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Cybercriminalité : la réponse des prétendants à l'Élysée

Les institutions et la lutte contre la cybercriminalité font partie des thématiques portées à l'attention des candidats à la présidentielle 2022 par le Forum International de la Cybersécurité (FIC). L'organisation livre, en coopération avec InCyber, une synthèse des réponses fournies, complétées par l'analyse des programmes publics de candidats.

Quelles sont les priorités des prétendants à l'Élysée dans ces domaines ?

Marine Le Pen (Rassemblement national) met en exergue la « primauté de l'État de droit, avec une égale importance des criminalités physique et numérique ». Pour la candidate RN, « il n'est question que d'atteindre les auteurs de tels faits et de les identifier [...], le droit pénal sanctionnant déjà efficacement les fraudes, y compris commises en ligne ». Et d'ajouter : « la sanction passera par l'interpellation du coupable, s'il est Français, ou par sa mise en inculpation à l'étranger conformément à des accords réciproques sur la cybercriminalité, s'il est étranger ». Aussi, Marine Le Pen prône la création de « commandos numériques ».

Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts), de son côté, veut renforcer le rôle d'enquêteur de la gendarmerie nationale. Le président sortant, Emmanuel Macron (La République en marche), annonçait en janvier dernier le recrutement à venir de 1 500 cyberpatrouilleurs supplémentaires. Notons qu'Emmanuel Macron, ainsi que Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) et Jean Lassalle (Résistons) n'ont pas fait parvenir leurs contributions au FIC.

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) ambitionne notamment de doubler les effectifs de police technique et scientifique. Il veut aussi renforcer les moyens de PHAROS (Plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements). Il propose, par ailleurs, « d'augmenter les moyens de notre justice, qui a été clochardisée ».

Valérie Pécresse (Les Républicains), de son côté, souhaite faire voter une « loi 'souveraineté et responsabilité numérique' dans la première année du quinquennat » et y inclure la création d'un parquet national cyber. La candidate LR prévoit « dès l'élection, de nommer un Chief Technology Officer (CTO) de l'État, équivalent du coordinateur du renseignement, pour mieux coordonner l'action publique, et mettre en place un briefing hebdomadaire au Président de la République sur les questions technologiques ». Il reste à savoir quelle serait la relation entre ce CTO et l'actuelle direction interministérielle du numérique (DINUM), qui dépend des services du Premier ministre, et anime la politique numérique de l'État.

Pour Fabien Roussel (Parti communiste) « les moyens, instruments et services affectés à la lutte contre la fraude fiscale seront utilisés dans la lutte contre la cybercriminalité qui participe aussi, par nature, à la fraude fiscale ». Pour sensibiliser les collectivités locales, Anne Hidalgo (Parti socialiste) se dit favorable au renforcement « des équipes de réponse aux incidents dans les Régions et [l'inclusion de] la cybersécurité dans les Schémas régionaux de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) ».

Ministère du numérique de plein exercice

Anne Hidalgo appelle de ses voeux la création « d'un ministère du numérique de plein exercice », comme le souhaite le Cesin - Club des experts de la sécurité de l'information et du numérique. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), pour sa part, est favorable à l'ouverture « d'un ministère du numérique puissant, autonome, et au caractère transversal ». Il serait « possiblement associé à un secrétariat d'État à la Cybersécurité », pour Marine Le Pen. Il est aussi question pour Eric Zemmour (Reconquête) d'un tel secrétariat d'État.

Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) se demarque concernant le développement de la filière cybersécurité française. La candidate indique dans sa réponse au FIC : « pour défendre les intérêts de la France, c'est-à-dire les intérêts des capitalistes français dans leur compétition internationale, vous proposez de financer les entreprises privées. En clair, vous défendez l'idée que des entreprises doivent se remplir les poches, sans risque, sur ce nouveau marché juteux de la cybersécurité. Mais cette cyberguerre est justement celle des capitalistes, ils entraînent les populations dans leur prétentions de profit et de domination. Que l'on demande à déverser des fonds publics pour financer la cyberguerre que les capitalistes se mènent entre-eux, c'est exactement comme financer l'augmentation de l'armement de l'État français, c'est encore et toujours faire les poches aux travailleurs contre leurs intérêts. »

(crédit photo © Adobe Stock)

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