Piratage de logiciels : la France mauvais élève européen
Le piratage de logiciel est stable en France. Stable mais élevé. Il est passé de 42 % en 2007 à 41 % en 2008, selon la BSA. Soit un taux de piratage supérieure à la moyenne européenne occidentale qui s'établit à 33 % en 2008 (stable lui aussi par rapport à 2007). A l'heure du vote final de la loi Hadopi, voilà un rapport qui tombe à pic. Comme la musique et les films, les logiciels (notamment les jeux) sont également victimes du téléchargement illégal.
La Business Software Alliance est une organisation mondiale d'éditeurs et partenaires chargée de lutter contre la contrefaçon de logiciels en entreprise, notamment. La BSA compte notamment Microsoft, Adobe, Apple, CA, Symantec, IBM, HP, Cisco ou Autodesk parmi ses membres. Les chiffres que présente la BSA sont tirée de la 6e étude réalisée par IDC sur 110 pays pour le compte de l'association.
Si le taux de piratage dans l'Hexagone semble se stabiliser, le manque à gagner évolue significativement. En 2008, il s'établit à 2.760 millions de dollars contre 2.601 millions en 2007. Pourtant, la France fait des efforts. Son taux de piratage a baissé de 6 points depuis 2005. « Cette année encore, les résultats démontrent que notre action commence à porter ses fruits mais que nous avons encore fort à faire en France pour réduire davantage le piratage de logiciels », avance Natacha Jollet-David, porte-parole de la BSA en France, dans le communiqué.
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Selon la BSA, l'impact du piratage ne porte pas seulement sur le manque à gagner mais aussi sur le fonctionnement de l'industrie et, notamment, l'emploi. En France, une réduction de 10 points du taux de piratage sur quatre ans pourrait générer 14.465 nouveaux emplois et soutenir l'économie française à hauteur de près de 9 milliards de dollars, estime IDC. Un argument régulièrement mis en avant par la BSA.
La France n'est d'ailleurs pas le plus mauvais élève européen. En matière de piratage, elle a encore des leçons à (ne pas) prendre de la Grèce (57 % des logiciels piratés), de l'Italie (48 %) ou encore de Chypre (50 %). Des taux très inférieurs à ceux des pays émergeants qui s'envole au-delà de 80 % (95 % en Georgie, le record).
Malgré ces chiffres alarmants, les efforts de la BSA semblent porter leurs fruits. « Au niveau mondial, plus de la moitié des 110 pays étudiés ont vu leur taux de piratage chuter et seulement 15 % d'entre eux ont constaté une augmentation« , note l'organisation. Cependant, les éditeurs de logiciel estiment leur manque à gagner à 53 milliards de dollars à l'échelle mondiale. En hausse de 11 % en un an. La France compte pour plus de 5 % de ce manque à gagner.
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