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Nokia Siemens Networks réfute les accusations de complicité de surveillance du Web par l'Iran

Dans un communiqué, Nokia Siemens Networks tente de se dédouaner en se plaçant derrière les règles du marché. sans pouvoir nier avoir fourni une solution de surveillance des réseaux.

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Nokia Siemens Networks réfute les accusations de complicité de surveillance du Web par l'Iran

« Nokia Siemens Networks a fourni des capacités d'écoutes légale[Lawful Intercept, ndlr]uniquement pour surveiller le trafic des appels téléphonique en Iran. Nokia Siemens Networks n'a fourni à l'Iran aucune application de surveillance des paquets, de censure du web ou de filtrage Internet. » Dans un communiqué, l'équipementier européen a réagi aux spéculations de complicités technologiques avec le régime iranien en pleine phase répressive contre une partie de la population qui conteste (à raison) le résultat des récentes élections présidentielles.

Un article du Wall Street Journal évoquait la mise en place du « monitoring center », une solution de surveillance des communications nationales par Nokia Siemens Networks (NSN) pour le compte des autorités iraniennes. Ce que réfute totalement l'équipementier.

Si NSN reconnaît bien avoir fourni, dans la seconde moitié de l'année 2008, ses solutions réseau à TCI, l'unique opérateur local du pays des Mollah, l'entreprise déclare l'avoir fait en conformité avec les règlements sur le contrôle des exportations notamment édictés par l'Union européenne et les Nations Unies. Rien d'illégal, donc, à équiper un régime totalitaire. N'importe quelle entreprise concurrente se serait félicitée d'avoir remporté un tel marché. Business is business.

Mais surtout, NSN affirme que les applications de gestion du réseau, le « Monitoring Center« , fournies en Iran n'ont pas vocation à autoriser la surveillance du trafic, d'Internet, des paquets IP, des appels internationaux et encore moins de possibilité de reconnaissance vocale. « Qui plus est, contrairement aux spéculations médiatiques, les technologies fournies par Nokia Siemens Networks ne peuvent pas être utilisées pour surveiller ou censurer le trafic Internet« , écrit l'entreprise. Dans son article, le WSJ évoquait des solutions automatique de modification des contenus en temps réel à des fins de manipulations.

Pourtant, selon un document PDF, disparu du site de NSN mais que nous avons retrouvé sur la version HTML proposée par Google, le Monitoring Center« autorise la surveillance et l'interception de tous les types de communications voix et données de tous les réseaux, fixes, mobile, de nouvelle génération et Internet ». On ne saurait-être plus clair dans les capacités de surveillance de la technologie. En conformité avec les lois internationales, bien entendu.

Qu'importe! Fort de sa conscience, Nokia Siemens Networks se dédouane une dernière fois en rappelant avoir cédé au fonds Perusa Partners ses activités Intelligence Solutions en mars 2009. Une stratégie que NSN justifie par l'activité divergente de son coeur de métier qui est la fourniture d'équipements réseau. Intelligence Solutions regroupe un ensemble de solutions de gestion des réseaux dont le fameux Monitoring Center installé en Iran.

Quant aux possibilités « d'écoutes légales », elles entrent, rappelle NSN, dans le cadre des lois internationales, en Iran comme dans l'Union européenne. Le seul souci, c'est comment s'en sert le pouvoir en place selon ses « principes sécuritaires » locaux. Ce qui n'est pas l'affaire de l'équipementier. Nokia Siemens Networks peut dormir tranquille.

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