BI : les moteurs d'un marché qui converge avec la data science
Quels sont les grandes tendances et les principaux fournisseurs sur le marché de la BI ? Coup d'oeil sous l'angle du Magic Quadrant.
Microsoft, pas en phase avec les tendances de la BI ? Le dernier Magic Quadrant consacré à ce segment de marché pourrait le laisser croire.
Le groupe américain est en tout cas pointé du doigt sur deux aspects que Gartner définit comme moteurs de la demande. D'une part, la gouvernance de la création et de la diffusion de contenu. De l'autre, les architectures ouvertes permettant davantage d'interopérabilité avec les solutions concurrentes.
Capacité « critique » dans l'édition 2022 du Quadrant, la sécurité ne l'est plus cette fois-ci. Au contraire, l'intégration avec les outils de data science fait son entrée dans cette catégorie. Le reflet de la convergence fonctionnelle que Gartner souligne depuis plusieurs années entre ces deux marchés (la BI incarnant le volet « décisionnel » ; la data science, le volet « prédictif »).
Les fonctionnalités collaboratives deviennent elles aussi, cette année, une capacité « critique ». Même chose pour les magasins de métriques. Le NLG (génération de langage) entre quant à lui désormais dans le « data storytelling ».
AWS et Google, « challengers » de la BI
Gartner juge les fournisseurs sur deux axes. L'un prospectif (« vision »), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit...). L'autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services...).
Sur l'axe « vision », les fournisseurs se positionnent dans cet ordre :
Fournisseur | |
1 | Microsoft |
2 | Oracle |
3 | ThoughtSpot |
4 | Salesforce (Tableau) |
5 | SAP |
6 | Qlik |
7 | SAS |
8 | IBM |
9 | Sisense |
10 | TIBCO Software |
11 | Tellius |
12 | Pyramid Analytics |
13 | Domo |
14 | |
15 | Zoho |
16 | GoodData |
17 | Amazon Web Services |
18 | MicroStrategy |
19 | Alibaba Cloud |
20 | Incorta |
Sur l'axe « exécution » :
Fournisseur | |
1 | Microsoft |
2 | Salesforce (Tableau) |
3 | |
4 | Alibaba Cloud |
5 | Domo |
6 | Amazon Web Services |
7 | MicroStrategy |
8 | Qlik |
9 | SAP |
10 | ThoughtSpot |
11 | TIBCO Software |
12 | Oracle |
13 | Pyramid Analytics |
14 | Sisense |
15 | Zoho |
16 | Tellius |
17 | IBM |
18 | SAS |
19 | Incorta |
20 | GoodData |
Microsoft : Power BI, défi de gouvernance
Concernant Microsoft, le point noir sur la gouvernance des usages était déjà d'actualité l'an dernier. Il est d'autant plus difficile de standardiser les pratiques que les déploiements ont tendance à se multiplier, le produit étant « facile à mettre en place ».
D'une année sur l'autre reste aussi le regret d'un déploiement cloud limité à Azure. S'y ajoute, pour cette édition 2023, l'ouverture aux plates-formes concurrentes.
Le rapport qualité/prix global de Power BI demeure un point fort, plus encore depuis le lancement de l'option avec facturation par utilisateur. Microsoft se distingue aussi sur l'intégration avec Office 365 : inclusion dans l'abonnement E5, disponibilité dans Teams, connexion à Power Apps et Power Automate...
Qlik : faire sans écosystème « maison »
Au contraire de Microsoft, Qlik a droit à un bon point sur les options de déploiement cloud. Son API ouverte, associée à la brique Application Automation (composeur de flux sans code), lui en vaut un autre. Le troisième est sur le volet fonctionnel : exhaustivité du catalogue, couvrant de multiples typologies d'utilisateurs.
Gartner avait déjà soulevé ce dernier élément en 2022. Il avait notamment mis en avant le programme « littératie des données » de Qlik. Ainsi que son centre d'insights pour décideurs.
Le pricing fait toujours l'objet d'un appel à la vigilance. Pas pour la même raison que l'an dernier, toutefois. Exit la facturation de certains modules, place à la complexité des licences... et à l'absence d'offres de type « lecture seule » qui permettraient un ticket d'entrée plus bas.
Autre absence signalée : celle d'un écosystème de données et d'applications. En tout cas par rapport à ce que peuvent proposer les plates-formes de services cloud (CSP) et les éditeurs de premier rang. Deux typologies d'acteurs dont Gartner avait mentionné, l'an dernier, les « facilités » face aux pure players. Nommément, les économies d'échelle... et donc l'écosystème.
Lire aussi : PaaS et multicloud, une antinomie ?
Tableau : le spectre du « Salesforce d'abord »
L'an dernier, Gartner avait évoqué le caractère intuitif de Tableau et le taux de satisfaction des clients. Cette fois, ses bons points se portent sur :
- La communauté d'utilisateurs (qui pousse d'autant l'adoption de ses outils et la disponibilité de compétences)
- La relative « neutralité » vis-à-vis des sources de données, des applications et des plates-formes (en tout cas « par rapport à certains concurrents »)
- L'expérience sur la partie analytics
La réserve sur le prix émise l'an dernier n'est plus d'actualité. Tout comme la limitation du scale-out à l'offre cloud. Cette fois, la vigilance se porte sur le support (les délais restent problématiques sur certaines fonctionnalités) et la tendance à axer l'innovation sur le cloud et les produits Salesforce.
À consulter pour davantage de contexte sur le volet BI / analytics :
Data et analytique : le joker de la zone EMEA ?
Data analytics : le marché des services se standardise par voie logicielle
BI et théorie du chaos
Askdata : un atout analytics pour SAP
Data science : qui se détache sur ce marché dense ?
Photo d'illustration © Pro motion pic
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