IT for green : trop de projets manquent de visibilité
Auteur d'un rapport sur l'IT for green, le Cigref pointe, outre la rareté des méthodologies, la tendance de projets contributeurs à rester sous les radars.

Attention à l'optimisme des fournisseurs de solutions quant aux gains environnementaux associés au SI ?
GRTgaz liste cet aspect parmi les principales difficultés rencontrées lors de l'évaluation IT for green de ses projets informatiques.
Le groupe a aussi constaté, entre autres, une confusion avec le concept de green IT. Et une tendance à la focalisation sur le CO2 au détriment des autres sujets. Il en témoigne dans le cadre d'un rapport publié par le Cigref.
Des projets "qui font de l'IT for green sans le savoir"
En écho à ce retex, l'association de DSI de grandes entreprises souligne l'importance de recenser les projets qui "font de l'IT for green sans le savoir". Elle suppose que certaines initiatives ne sont pas répertoriées parce leur objectif premier est la recherche des gains économiques et de productivité.
Lire aussi : IT frugale : et si vous dépensiez mieux ?
Autant les leviers de l'IT for green sont identifiés, autant les méthodologies d'évaluation sont méconnues ou peu matures. Dans ce contexte, la plupart des organisations du groupe de travail à l'origine du rapport sont encore dans une démarche d'identification des opportunités et des défis.
Dans le corpus existant, il y a la méthodologie de l'European Green Digital Coalition. Elle permet d'élaborer une comparaison entre des scénarios avec et sans solutions numériques, dans un contexte de mise en oeuvre donné. Trois typologies d'impacts y sont distingués :
- Directs, associés à l'existence physique d'une solution TIC (de l'acquisition des matières premières au traitement en fin de vie)
- De deuxième ordre (empreinte des processus de déploiement d'un service ou d'un produit après la mise en place d'une solution numérique)
- D'ordre supérieur (effets rebond : changements comportementaux et structurels résultant des impacts de deuxième ordre)
Le Cigref mentionne aussi l'initiative ACT (Assessing Low Carbon Transition) de l'ADEME et de l'ONG Carbon Disclosure Project. Elle évalue les stratégies de décarbonation des organisations pour les encourager à mettre en place un modèle d'affaires adapté, compte tenu du changement climatique.
L'association reconnaît les limites des méthodologies actuelles. Elle en reprend quelques-unes mentionnées dans une étude de Gauthier Roussilhe, designer et doctorant à l'ENS Paris-Saclay :
- Mesure complexe des effets environnementaux de l'IT for green (impacts souvent indirects et inscrits dans des systèmes complexes ; exemple de l'envoi d'un e-mail par rapport à un courrier, sachant qu'il est souvent conservé dans la messagerie, parfois côté client et côté serveur, voire parfois imprimé)
- Difficulté à définir un scénario de référence réaliste (les comportements et les technologies changent rapidement)
- Les effets d'une solution numérique ne sont pas forcément stables dans le temps (variation possible en fonction des politiques publiques, des modèles économiques...)
- Impact potentiellement marginal si les conditions préalables ne sont pas réunies (un thermostat connecté sera peu efficace dans un logement mal isolé)
- Effet rebond (une étude britannique a démontré que les foyers ayant fait des travaux énergétiques finissent par retrouver une consommation équivalente)
Illustration
Sur le même thème
Voir tous les articles Green IT