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J. Whitehurst, Red Hat : « J'ai le plus beau métier du monde »

Publié par David Feugey le | Mis à jour le

Jim Whitehurst, CEO de Red Hat, nous parle de son livre The Open Organization. Les astuces d'un manager heureux pour piloter une entreprise, en s'appuyant sur les forces du modèle Open Source.

En préambule au Red Hat Summit 2015, que nous couvrons en direct de Boston, la rédaction de Silicon.fr a rencontré Jim Whitehurst, CEO de Red Hat, dans le cadre de la sortie de son livre The Open Organization.

Il y partage ses méthodes de travail, qu'il a su affiner au cours de sa carrière chez Red Hat, société au sein de laquelle il a par ailleurs pu expérimenter de nouvelles formes de management.

Silicon.fr : Quel type d'action peut mener une entreprise à adopter un modèle de fonctionnement plus ouvert ?

Jim Whitehurst : Il faut tisser des liens avec les équipes afin qu'elles comprennent la mission que s'est fixée l'entreprise. Dans le cas d'une compagnie aérienne, comme celle où j'ai travaillé, il s'agit de rapprocher les gens de leur famille et de leur permettre de voyager. Il est également important de leur fixer des objectifs intéressants. Le niveau d'engagement est crucial : il est essentiel d'impliquer les salariés dans la stratégie de l'entreprise et la prise de décision.

En Allemagne, le faible taux de chômage permet aux salariés d'imposer de nouveaux modes de travail (comme chez SAP). Et ailleurs ?

J.W. : Les difficultés économiques ne changent rien : les meilleurs ont toujours le choix. Il faut donc que les entreprises mettent en avant leurs atouts pour les attirer et les garder. Ceux qui pensent que leur personnel est interchangeable ont déjà perdu la bataille. Ils se retrouvent avec des gens souvent peu motivés, qui veulent juste avoir un travail.

Les entreprises comme Red Hat font parfois un travail ingrat, comme la mise au point de correctifs.

J.W. : C'est vrai. Il y a beaucoup de travail de 'patching', qui n'est pas vraiment sexy. Mais nous nous assurons que nos collaborateurs soient investis dans des projets plus globaux, et comprennent comment cela les connecte à la mission de l'entreprise. La création de patchs n'est ainsi pas un travail continu, mais fait partie d'un tout plus intéressant. Donner du sens aux tâches que l'on effectue permet d'augmenter le niveau d'investissement des équipes.

Contrairement à Red Hat, de nombreux acteurs Open Source n'y réussissent pas. Du fait de leur business model ?

J.W. : C'est le piège du modèle Open Core. Dans l'Open Source, toutes les fonctionnalités doivent être accessibles. Chez Red Hat, tout est ouvert. Le client achète un savoir-faire, qui se traduit par de la sécurité, du support, des certifications et tout un écosystème. Nous proposons par exemple un support étendu pour le noyau Linux au sein de la RHEL, qui est unique en son genre. Mon conseil est de toujours se demander : comment proposer à nos clients une valeur que seule notre entreprise pourra leur offrir ?

Pour reprendre une phrase de votre livre, est-ce que votre visage s'illumine encore lorsque vous pensez à votre expérience chez Red Hat ?

J.W. : « I have the greatest job in the world. »

The Open Organization est disponible sur Amazon. Les bénéfices issus de la vente cet ouvrage seront reversés à l'Electronic Frontier Foundation (EFF).

Merci à Claire pour sa participation.

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Crédit photo : © Red Hat

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