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Le p-dg de Google ne voulait pas de Chrome OS

Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le

Eric Schmidt, p-dg de Google, a freiné pendant des années les velléités concurrentielles des fondateurs de Google face à Microsoft Windows. Mais les temps ont changé.

Si Eric Schmidt ne cache aujourd'hui plus son impatience face à la sortie annoncée pour 2010 de Chrome OS, le p-dg de Google reconnaît que, depuis six ans qu'il dirige l'entreprise, il a passé son temps à convaincre les fondateurs Larry Page et Sergei Brin de ne pas chercher à développer un système d'exploitation concurrent de Windows. C'est notamment ce qu'il avoue à l'Associated Press à l'occasion d'une conférence accordée à une poignée de journalistes dans l'Idaho hier, jeudi 9 juillet.

Qu'est-ce qui a bien pu faire changer d'avis le dirigeant? « Les règles du jeu changent. » Selon lui, Google a désormais les moyens de s'attaquer au coeur de métier du géant de Redmond. Surtout sur un terrain où il est encore absent: celui des netbooks motorisés de processeurs ARM, une plate-forme optimisée en matière de consommation énergétique à laquelle Windows n'est aujourd'hui pas adapté.

L'idée de Google est en effet d'apporter au marché un nouveau système d'exploitation adapté à une nouvelle génération de machines et d'usages. Les mini notebooks, dont les ventes ne cessent de s'amplifier depuis leur lancement fin 2007, sont associés aux usages de l'Internet mobile : navigation, e-mail, vidéo et bureautique pour l'essentiel.

Des besoins limités pour lesquels Windows XP, et bientôt Windows 7, seraient surdimensionnés, voire archaïques, aux yeux des dirigeants de Google qui entendent offrir en retour une plate-forme plus légère et plus sécurisée que celle de Redmond pour les ultra portables. Cette légèreté serait notamment amenée par le navigateur. L'application qui permet de consulter les contenus du web est aujourd'hui également utilisée pour exécuter des applications en ligne, à commencer par les outils bureautiques que Google fournit via sa suite Docs.

Bâti autour d'un noyau Linux avec un environnement graphique spécifiquement développé pour l'occasion, Chrome OS s'appuiera essentiellement sur le navigateur Chrome pour délivrer contenus et applications à ses utilisateurs. Surtout, il sera open source et gratuit pour les constructeurs. Une stratégie qui semble bien réussir à Android, l'OS de Google dédié aux téléphones mobiles. Google a d'ailleurs déjà signé des accords de coopération avec un certain nombre de partenaires.

Il n'en reste pas moins que Chrome OS sera également supporté par la plate-forme x86 et, donc, les ordinateurs portables « classiques » et de bureau. En développant un nouvel OS, Google ne s'attaque pas seulement à Windows. Il vient également concurrencer les distributions Linux dédiées aux netbooks comme Ubuntu Remix ou Mandriva Mini. Mais aussi le projet Moblin à l'origine porté par Intel et désormais sous la coupe de la Fondation Linux. Bref, 2010 devrait marquer l'explosion de l'offre des OS pour netbooks.

Du côté de Redmond, aucun signal officiel de réaction suite à l'attaque de Google. Il se murmure que Microsoft riposterait prochainement à l'occasion d'une annonce sensationnelle. Egalement présent à cette journée de rencontre avec la presse, Bill Gates (toujours président de Microsoft) s'est contenté d'un laconique « no comment » aux questions des journalistes sur l'offensive Chrome OS. Un silence qui ne devrait pas durer très longtemps.

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