Logiciels inutiles : un gaspillage de 220 euros par poste de travail
Selon une étude de 1E, 38 % des logiciels déployés sur les postes de travail sont rarement utilisés (moins d'une fois par mois), voire pas du tout employés (pas d'usage au cours du trimestre écoulé). Ce qui représenterait pour les économies américaine et anglaise un gâchis de 34 milliards de dollars. La société spécialisée dans la gestion des licences (SAM pour Software Asset Management), qui base ses constats sur l'étude de 149 entreprises représentant 4,6 millions d'utilisateurs, précise que cela représente une économie potentielle pour les entreprises de 247 dollars (220 euros) par poste de travail.
Selon la société spécialisée, ce sont surtout les applications pointues, plutôt dédiées à des populations d'employés réduites, qui sont la source de ce gaspillage. Le palmarès de l'étude montre ainsi que 67 % des licences de Camtasia Studio (montage vidéo) sont inutiles. Le constat n'est guère éloigné pour SAP Crystal Reports (63 %), Adobe InDesign (55 %) ou Dreamweaver (55 %). Deux autres logiciels d'Adobe (Illustrator et Photoshop) figurent également en bonne place, ainsi que deux outils Microsoft, Visio et Project. Selon 1E, ces deux derniers ne sont la plupart du temps pas couverts par les licences groupées Enterprise Agreement. Et tous deux sont très largement déployés.
Microsoft Project et Visio : deux foyers de gaspi
En combinant les usages et le taux de licences inutiles, l'étude montre d'ailleurs que Microsoft Project et Visio figurent parmi les foyers d'économies les plus importants. Dans une société type comptant 30 000 postes de travail, le premier coûterait près d'un million de dollars en licences inutiles (en cumulant versions standard et professionnelle). Tandis que les économies générées par le second totaliseraient 400 000 dollars en moyenne. Signalons également que le logiciel de statistique Minitab (commercialisé par la société américaine du même nom) coûte, à lui seul, 450 000 dollars en licences logicielles inutiles. 1E estime qu'une entreprise moyenne de son panel emploie 1 800 applicatifs différents.
Le secteur public en bon élève
Pour Peter Beruk, un expert de 1E, ce palmarès « donne au gestionnaire de SAM une feuille de route en pointant les applications fréquemment inutilisées dans les entreprises. C'est un point de départ pour s'assurer que les logiciels installés sont bien employés et en conformité avec les contrats signés. » Selon 1E, si des secteurs comme l'aviation, l'éducation ou l'énergie se montrent peu attentifs à leurs dépenses logiciels (avec près d'une licence sur deux inutile), l'assurance et le secteur public sont les meilleurs gestionnaires de leurs actifs logiciels. Le taux de licences non employées y descend sous les 30 %, selon l'étude.
Pour une entreprise, une fois la situation sur l'usage réel des logiciels clarifiée, plusieurs actions permettent de mettre en place un programme d'économie : éviter de dépenser plus en mettant en place des programmes de réutilisation des licences inutilisées, couper la maintenance (20 % environ du coût de licence par an) pour les logiciels non employés ou encore revendre les licences inutiles sur le marché de l'occasion. En France, la société Softcorner s'est récemment positionnée sur ce créneau, s'engouffrant dans une décision de justice européenne autorisant ces reventes.
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