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MXP4 : un nouveau format made in France qui bouleverse la manière d'écouter la musique

Un seul et même fichier propose différentes versions d'un titre qui peuvent être mixées à l'envi et en temps réel par l'utilisateur. Une innovation qui pourrait faire date

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MXP4 : un nouveau format made in France qui bouleverse la manière d'écouter la musique

MXP4. Derrière cet acronyme barbare, peut-être une nouvelle manière d'écouter la musique. Ce nouveau type de format de fichier musical entend en effet révolutionner l'enregistrement et l'écoute d'un titre, au moment où le secteur de la musique cherche des moyens pour rebondir.

Explications. Ce nouveau type de fichier a été crée par l'entreprise française Musinaut co-fondée et dirigée notamment par Philippe Ulrich, ancienne figure de proue du jeu-vidéo français à la fin des années 80. Le principe est simple : un seul et même fichier englobe différentes versions (arrangements, style. ) d'un morceau enregistrées par un artiste. L'auditeur de son côté, peut naviguer dans ces versions et les mixer pendant qu'il écoute le morceau.

Il peut ainsi passer d'une ambiance à l'autre, simplement en cliquant sur un bouton du player dédié. Surtout, ces variations se font en temps réel, sans coupure, les différentes versions s'enchaînent à la mesure près pendant la lecture. Bien évidemment, il peut aussi écouter les différentes versions à la suite à partir du même fichier.

Il est également possible de modifier les arrangements du morceau à chaque écoute, de façon aléatoire. En définitive, chaque écoute est différente.

« Ce format offre tout ce qui peut être produit par un artiste, encapsulé dans un seul fichier », nous explique Philippe Ulrich.« MXP4 permet également de proposer des enrichissements textes, images, partition ».

D'un côté, l'artiste produit ses différentes versions/ambiances/orchestrations (baptisées 'skins') à partir d'un logiciel de production dédiée développé par Musinaut. De l'autre, l'utilisateur exploite et mélange comme il le souhaite les possibilités du MXP4 à travers un lecteur disponible en ligne gratuitement. Ce dernier liste toutes les versions et tous les enrichissements.« On crée une nouvelle expérience d'écoute, une nouvelle relation entre le public et artiste »,ajoute Phiippe Ulrich.

Cette nouvelle approche de la musique semble intéresser de près l'Industrie. « Les auditeurs qui ont testé le format sont enthousiastes. Quant aux maisons de disque, le retour est extrêmement positif. Certains nous ont ouvert leurs catalogues. Nous avons travaillé avec Passi, Sébastien Tellier, Jean-Michel Jarre. Le format musical n'a pas changé depuis des années, les Majors ont compris qu'il s'agissait d'une nouvelle opportunités pour elles ». En effet, pouvoir se différencier du format mp3 avec une offre nettement plus riche pourrait donner un coup de fouet au secteur. D'ailleurs, la start-up pourrait vite voir une Major entrer dans son capital.

Reste à créer un écosystème. Le logiciel de production, gratuit jusqu'à la fin de l'année, sera ensuite vendu autour de 300 euros. Surtout, Musinaut cherche à passer des accords de licence avec l'industrie de l'électronique afin de rendre baladeurs et autres téléphones mobiles compatibles. C'est à travers ces terminaux mobiles que le format a le plus chance de percer.« Nous sommes en discussion depuis le départ de l'aventure, il y a trois ans, avec les principaux fabricants. Des accords vont être bientôt annoncés », confie le patron de Musinaut. Dès lors, le MXP4 pourra devenir un standard.

Par ailleurs, la start-up négocie avec les adminstrateurs de réseaux sociaux sur Internet ou encore les exploitants de plates-formes de musique en ligne afin que leurs services prennent en charge le format.

Et Musinaut n'entend pas en rester là. Dans ses cartons, un projet de casque qui permettrait d'interagir avec les morceaux par la pensée et les émotions. « Au lieu de modifier les arrangements à travers le player, l'idée est de provoquer ces modifications par les émotions à travers des capteurs. Bien sûr, c'est encore de la science-fiction mais on a déjà des prototypes. On travaille avec des spécialistes de la question comme Emotive ou Neurosky »,explique Philippe Ulrich qui décidément entend révolutionner notre manière d'appréhender la musique.

Pour plus d'infos, le site MXP4.com

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