PME et start-ups peinent plus à accéder aux financements
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Les PME du numérique et les start-ups ont eu plus de difficultés à trouver et obtenir des financements en 2015 qu'en 2014, selon un baromètre publié par Syntec Numérique.
Malgré l'ambition affichée par les promoteurs de la French Tech, Bercy en tête, les PME et les start-ups peinent davantage à accéder au financement en France aujourd'hui, qu'il y a un an. C'est le constat de la 2ème édition du baromètre « financement » publiée par Syntec Numérique (cf. infographie). L'enquête a été réalisée du 15 février au 13 mars 2016 auprès d'ESN (ex-SSII), d'éditeurs et de sociétés de conseil en technologies qui adhèrent au syndicat, et d'entités partenaires.
Sur un échantillon de 103 entreprises du numérique, 53 % déclarent avoir eu des difficultés pour trouver et obtenir des financements en 2015. Ce chiffre est en hausse de 10 points par rapport à 2014. Au-delà du manque de capitaux d'amorçage et de développement, les difficultés se situent avant tout sur l'ensemble de la chaîne de financement pour 37 % des répondants.
La banque, première source de financement
Les banques restent les premières sources de financement (pour 57 % des entreprises interrogées). Bien que la relation soit satisfaisante pour 71 % des répondants, les actions des banques sont jugées « sévèrement » par 74 % du panel (mais ce taux a baissé de 6 points en un an).
Les autres sources de financement sont : les entités publiques comme Bpifrance (citées par 49 % des répondants), l'autofinancement (34 %), les fonds d'investissement (14 %) et les business angels (12 %). Le crowdfunding est cité par 3 % du panel (contre 1 % en 2014).
Alors que les actions des banques et des fonds d'investissement sont souvent décriées, les actions des business angels, ces investisseurs providentels, sont jugées positivement par 60 % des répondants. Un taux en hausse de 16 points par rapport à 2014 !
Mais toutes les sociétés ne sont pas logées à la même enseigne. Si « l'entreprise en croissance bénéficie d'un accès aux financements sans précédent en termes de coût et de volume, les entreprises éprouvées par la crise sont doublement pénalisées (risque de crédit.) », observent les auteurs du baromètre.
Sur la période 2016-2018, les banques resteraient la principale source de financement des jeunes pousses et PME du numérique, devant les entités publiques et les fonds de capital-risque. 3 % des répondants envisagent également de lever des fonds par le biais d'une introduction en bourse (IPO) ou d'une augmentation de capital en bourse. Les financements obtenus serviront avant tout à financer la croissance des activités en France (pour 59 % des répondants) et l'innovation et la R&D (56 %). Suivent, le développement international (38 %) et le financement de fusions acquisitions (33 %).
Le CIR plébiscité et Bpifrance reconnue
Le volontarisme du gouvernement en matière de financement de la French Tech est reconnu. Et la défiance perd du terrain. En 2014, 59 % des PME du numérique estimaient que leurs intérêts n'étaient pas pris en considération par les pouvoirs publics dans ce domaine. Elles ne sont plus que 40 % à le penser désormais. Pour les start-ups ces taux étaient de 43 % en 2014 et 29 % seulement en 2015. 31 % des jeunes pousses pensent même que leurs intérêts sont mieux défendus par les pouvoirs publics désormais (elles n'étaient que 26 % à le penser en 2014).
Autre enseignement du baromètre, 54 % des répondants utilisent les services de Bpifrance, alors qu'ils n'étaient que 43 % en 2014. Et, sans surprise, le crédit d'impôt recherche (CIR) est toujours considéré comme « incontournable » au financement des projets de recherche et développement des entreprises du numérique par les organisations qui les représentent, Syntec Numérique dans le cas présent. Le CIR est utilisé par 64 % des répondants.
Cependant, tous dispositifs publics de financement confondus, près de la moitié du panel (49 %) estime encore qu'ils sont plutôt inaccessibles. En revanche, les PME et les start-ups sont plus nombreuses désormais à juger les montants proposés suffisants (43 % en 2015, contre 37 % en 2014), que le contraire (34 % jugent les montants insuffisants, alors qu'ils étaient 47 % en 2014).
Le recrutement de profils qualifiés inquiète aussi
Les difficultés « à trouver du nouveau personnel qualifié » (54 %) sont considérées comme les principaux facteurs qui devraient limiter la croissance des PME du numérique sur la période 2016-2018. Les difficultés de recrutement de profils qualifiés devancent ainsi : le coût trop élevé du travail (46 %), la situation économique globale (45 %), puis les financements jugés insuffisants (42 %).
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