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ChatGPT dans l'éducation : qui dit oui, qui dit non

Banni sans exception ou presque ? Source de réflexion sur les méthodes pédagogiques ? Les établissements d'enseignement accueillent diversement ChatGPT.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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ChatGPT dans l'éducation : qui dit oui, qui dit non

« On n'arrête pas le progrès » ou « contre mauvaise fortune bon coeur » ? Face au déferlement de ChatGPT dans le milieu de l'éducation, certains invitent en tout cas à s'approprier l'outil plutôt qu'à le rejeter.

Les établissements d'enseignement n'ont pas tous choisi cette voie. Au rang de ceux qui ont banni ChatGPT, il y a Sciences Po. La semaine dernière, l'école en a formellement interdit l'utilisation par les étudiants « sans mention explicite ». Elle a plus globalement exclu « tout autre outil ayant recours à l'IA, à l'exception d'un usage pédagogique encadré par un enseignant ».

L'étau se resserre aussi de l'autre côté de l'Atlantique. Par exemple à New York. Sur place, début janvier, le département de l'Éducation a décidé d'une coupure de l'accès à ChatGPT sur tous les réseaux et les postes informatiques des écoles publiques. Motif : la crainte d'« effets négatifs sur l'apprentissage ». Et des « inquiétudes sur la pertinence des contenus ». Étudiants et enseignants peuvent néanmoins demander une exception.

IA génératives : vers de nouvelles méthodes pédagogiques ?

La fronde contre ChatGPT concerne aussi les écoles publiques de Seattle. L'enseignement supérieur n'est pas en reste, notamment en Inde. La RVU (université privée d'État à Bangalore) fait partie des institutions qui ont pris des mesures. Elle a interdit, sur tout le campus, l'utilisation de ChatGPT. Mais aussi d'autres IA génératives, comme GitHub Copilot.

La RVU a par ailleurs promis des « contrôles aléatoires approfondis » sur les travaux que remettent les étudiants. Elle n'est toutefois pas allée à l'encontre d'initiatives telle celle du doyen de sa faculté de sciences informatiques. L'intéressé a entrepris de donner à ses élèves un devoir en trois temps. D'abord, poser des questions « intelligentes » à ChatGPT. Ensuite, les vérifier. Enfin, les améliorer.

Toujours à Bangalore, l'université Dayananda Sagar songe quant à elle à agir sur les devoirs soumis aux étudiants, en les rendant « plus techniques et mathématiques ». L'un de ses voisins, en l'occurrence l'Institut international des technologies, a pour sa part mis sur pied une commission qui devra encadrer l'usage de ChatGPT.

Les plans de l'université Dayananda Sagar font écho à ceux de plusieurs universités américaines. Qui, entre autres, envisagent moins de devoirs à la maison, au profit de contrôles sur table et d'interrogations orales.

ChatGPT et plagiat : OpenAI s'implique

Au-delà des incertitudes relatives aux étudiants, les enseignants s'interrogent sur leur propre rôle. L'un d'entre eux, professeur de sciences humaines à San Francisco, est allé jusqu'à affirmer : « C'est comme si la presse d'imprimerie, la machine à vapeur et l'ampoule électrique avaient un bébé. Et que ce bébé avait accès à toute la connaissance humaine. »

« J'ignore si mes élèves auront encore effectivement besoin d'apprendre à écrire », poursuit-il. Avant d'admettre, entre deux exemples de lettres de motivation made in ChatGPT, que l'IA avait, mieux que lui, corrigé une copie.

Chez les défenseurs de l'acceptation de ChatGPT, on met en avant autant la capacité à personnaliser l'apprentissage qu'à développer la créativité et l'esprit critique.

En toile de fond, un constat : en l'état, ChatGPT échappe globalement aux outils de détection de plagiat. Un étudiant de Princeton en a développé un spécifique qui a connu un certain succès : GPTzero. Il utilise principalement deux signaux : la complexité du texte et le degré de variation des phrases.

La communauté IA Hugging Face a son propre outil, qui cible cependant GPT-2. C'est-à-dire l'ancienne version du modèle qui est aujourd'hui à la base de ChatGPT.

OpenAI lui-même travaille sur un tel système de détection, pour le moment à l'état de PoC. Par opposition aux approches traditionnellement fondées sur la synonymie et la substitution syntaxique, la cryptographie entre en jeu. Il s'agit, dans les grandes lignes, d'appliquer à la génération de texte une fonction pseudo-aléatoire. Quiconque en aurait la « clé » pourrait découvrir un « signal secret », sorte de filigrane certifiant que le contenu provient de ChatGPT.

Photo d'illustration © zorandim75 - Adobe Stock

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