Sogeti : 66 % des entreprises optent pour de l'IaaS privé
Entretien avec Christophe Delsaux, vice-président Global Cloud Computing de Sogeti France, sur le thème de la montée en puissance des infrastructures cloud (IaaS, Infrastructure as a Service), et de la répartition entre offres publiques et privées.
Notre interlocuteur nous fait tout d'abord le résumé d'une étude menée récemment par Sogeti : « Il ressort de cette étude que 66 % des entreprises optent pour une infrastructure cloud placée dans la sphère privée. »
Plus précisément, 26 % choisissent une infrastructure cloud hébergée en interne et 40 % du privé « privatif » (hébergé chez un partenaire). Et l'IaaS public ? Il n'est cité que par 19 % des sondés.
Autre enseignement, si le SaaS est pour l'essentiel sous le contrôle des directions fonctionnelles (70 %), pour l'IaaS, un équilibre existe entre les directions fonctionnelles (45 %) et les DSI (44-45 %).
Quelle est la destination d'une infrastructure cloud d'entreprise ? Là encore, Christophe Delsaux s'appuie sur les résultats de l'étude menée par Sogeti : « Dans l'ordre, les bases de données et les données, puis le stockage, le HPC, le test et le développement, et, en cinquième position, les applications business. »
À noter également que « peu veulent faire évoluer leurs logiciels vers le cloud, qui est plutôt réservé aux nouvelles applications ». De nouvelles applications mettant visiblement en jeu le traitement de vastes volumes d'informations.
Aller du CAPEX vers l'OPEX
« La pression s'accentue de semaine en semaine sur les entreprises pour transformer leur IT en commodité, essentiellement du côté de l'infrastructure, et sous la pression des métiers et directions générales », constate notre interlocuteur.
Toutefois, là encore, les objectifs sont parfois différents. Pour les infrastructures, le choix du privé privatif s'explique par un besoin de garder le contrôle sur les données et applications. Le tout étant piloté par la DSI.
Lorsqu'il est question de solutions logicielles business, les directions métiers reprennent la main, avec le SaaS et des solutions de cloud public.
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Si les deux approches semblent différentes, elles restent parallèles, avec une même volonté de transformer les dépenses d'investissement (CAPEX) en dépenses d'exploitation (OPEX).
Un modèle économique à définir
Christophe Delsaux revient enfin sur le clivage IaaS privé/public :
« Avec le temps, le cloud public atteindra un niveau de maturité qui lui permettra d'adresser un certain nombre de sujets. Les travers du cloud public concernant les engagements pris et le respect des législations vont être levés. Les réticences, qui portent sur la qualification des données, la gestion de l'identité, etc., vont s'estomper. comme cela a été le cas pour Internet.
De gros acteurs arrivent dans le monde du cloud public. Mais en termes d'engagements, ils restent encore très flous par rapport aux offres d'infogérance. Les grands donneurs d'ordres cherchent aujourd'hui plus des intégrateurs que des providers.
Le cloud public va toutefois avoir une influence très forte sur les coûts pratiqués. Sa vision en matière de service est limitée, mais il fixe une tendance en termes de coûts. Problème, les grands fournisseurs ont des investissements à faire, et à amortir, afin de migrer vers le cloud. »
Difficile donc de résoudre la problématique des entreprises (modèle « OPEX + dédié + personnalisation »), tout en conservant les prix des offres IaaS publiques. « Le modèle économique reste à trouver », constate Christophe Delsaux.
Un modèle balbutiant semblerait toutefois émerger : il consisterait à partager certains composants, mais pas d'autres, afin d'abaisser les coûts. Un mix dédié/mutualisé gagnant-gagnant pour les fournisseurs et leurs clients.
Crédit photo : © Silicon.fr
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