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Les applications Cobol résistent au temps tout en évoluant

Selon une enquête Microfocus, près de 50% des sociétés affirment maintenir en production leurs applications Cobol et plus de 45% annoncent des projets d'évolution pour 2014-2015. Pourtant les talents manquent et la transmission s'avère difficile.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Les applications Cobol résistent au temps tout en évoluant

Des millions (voire des milliards) de lignes de programmes écrites en Cobol constituent toujours le cour de nombreuses applications stratégiques d'entreprise. Langage du passé pour certains, technologie en évolution pour d'autres. Quoi qu'il en soit, un panorama de ces technologies s'impose pour mesurer leur impact et les stratégies de modernisation des entreprises, sous mainframe mais aussi sous des systèmes distribués, et même sous Linux ou Windows.

Editeur spécialisé dans la gestion, le test et la modernisation des applications (dont le cobol, mais aussi Java, Corba, etc.), MicroFocus publie son Observatoire Cobol des décideurs informatiques 2014. Une enquête réalisée en juin 2014 auprès de 270 entreprises (France, Benelux et suisse francophone), dont un tiers de plus de 5000 salariés et un autre tiers de 500 à 5000 employés. Logique : plutôt de grandes et très grandes entreprises.

Un segment toujours dynamique

Plus de la moitié de ces entreprises (53,8%) qualifient ces applications de «très stratégiques», tandis que 27,6 % les estiment «moyennement stratégiques» et 18,8 % «Pas ou peu stratégiques». Cela illustre assez fortement le besoin de maintenir ces applications, ou du moins les services qu'elles procurent. D'autant qu'elles résultent généralement de chantiers titanesques. En effet, l'enquête montre que seules 40,6 % des applications Cobol totalisent moins d'un million de lignes de codes, 28,9 % de 1 à 5 millions, 21,7 % de 5 à 25 millions et 8,8 % plus de 25 millions de lignes de code. On comprend alors combien une éventuelle migration pourrait se révéler aventureuse, surtout lorsque ce code est peu documenté.

Si 34,7 % des entreprises sondées reconnaissent que la volumétrie de leur patrimoine Cobol est en baisse, 45,9 % rapportent qu'elle reste stable. Et 19,4 % annoncent une croissance de ce patrimoine (contre 14 % en 2013).
Pour plus de 5% des entreprises interrogées, les applications Cobol représentent à elles seules plus de 60 % du budget informatique consacré au développement et à la maintenance. Cette part s'élève de 30% à 60% pour 16,5% d'entre elles , et de 15 à 30% pour plus de 30% du panel. Et si 47,5% évaluent cette proportion à moins de 15%, ces chiffres laissent tout de même songeur. Le marché semble donc plutôt dynamique.

Une modernisation à plusieurs visages

Dynamique ne signifie pas statique. Et, la modernisation du parc s'effectue selon diverses approches (parfois combinées). L'enquête met en relief que seulement 15,9% des sondées étiquettent une partie de leurs applications Cobol «en fin de vie», et 13,5% rapportent que part d'entre elles sont «en cours de réécriture».
Autre voie : 24,1 % du panel annoncent un remplacement par une solution packagée (souvent sur des solutions aussi en Cobol), et 24,7% le choix de systèmes ouverts.
Plus révélateur, 38.8% des responsables positionnent des applications «en cours de modernisation». Bref : toujours du Cobol avec des outils modernes. Ce qui ne peut que rassurer MicroFocus (qui annonce d'ailleurs de bons résultats en France et certainement une croissance à deux chiffres pour 2014).
Enfin, quasiment la moitié des sociétés avouent maintenir en l'état et en production les programmes Cobol.
Prisonnières ou satisfaites ? Certainement un peu des deux.

Déficit d'image et pénurie de talents endémique

En tête du Cobol utilisé par l'échantillon (choix multiples): IBM à 51,8%, MicroFocus/AcuCobol à 47,1%, "autres" à 14,7% et Bull à 12,4 %. Les choses sont claires !

Côté modernisation, le Cobol s'habille aux couleurs des méthodes agiles. Ainsi, 46,9% des sondées utilisent la méthode Scrum, et 8,2% ont adopté l'Extreme Programming, et 6% la méthode Kanban. Sans oublier les 57,8% qui recourent à leur propre méthode agile. Mais ce dernier point est-il vraiment une bonne nouvelle ?

Toutefois, la mariée ne semble pas assez belle pour séduire les talents. Les départs à la retraite de cobolistes sont très impactants (note de 3,4 sur 5) et la transmission des savoirs n'est pas évidente (2,6 sur 5 pour la facilité du transfert). Enfin, le recrutement s'avère compliqué (2,3 pour la facilité d'embauche). Cerise sur le gâteau : les écoles restent plutôt sourdes face au potentiel d'embauche lié au Cobol (voir illustration). Pourtant, 45,3% des entreprises interrogées annoncent des projets d'évolution de leurs applications Cobol en 2014 et/ou en 2015. Or, ces projets se comptent généralement en années, avec un minimum rarement en dessous de 18 mois.
Malgré cette conjoncture, 53,5 % des entreprises ne sous-traitent pas la maintenance ders applications Cobol, contre 45% en 2013 !

« Après un accompagnement via de la TMA pour des migrations par exemple, de grandes entreprises profitent de la nouvelle plateforme pour reprendre la main sur les développements et la maintenance,» rapporte Patrick Rataud, directeur de la région Gallia (France, Benelux et suisse Francophone) et Maghreb chez MicroFocus.
Néanmoins, près de 19% des sociétés sous-traitent plus de 50% de la maintenance de leurs applications Cobol, et près de 9% entre 25 et 50%.

Avec la raréfaction des talents, la sous-traitance devrait rapidement reprendre du terrain. En effet, un prestataire est certainement prêt à payer beaucoup plus des talents qu'il revend. A moins que les entreprises utilisatrices de Cobol ne multiplient leurs investissements sur de nouveaux projets. Sait-on jamais ?

Crédit Photo -Rob-Fotolia.com

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