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Formations au numérique : le Cigref appelle à lever le nez du guidon

Ayant interrogé des collaborateurs d’organisations membres, le Cigref dresse son bilan de l’adéquation des formations aux métiers du numérique.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Formations au numérique : le Cigref appelle à lever le nez du guidon

Pour diriger les femmes vers les métiers du numérique en seconde partie de carrière, faut-il leur dédier des filières de formation continue ? Le Cigref invite à y réfléchir.

L’association de DSI reconnaît qu’une telle vision « peut sembler sectaire ». Mais l’expérience le démontre, affirme-t-elle : les femmes « s’engagent plus aisément dans ces reconversions si celles-ci les visent explicitement ».

Toile de fond à cette recommandation : une analyse de l’adéquation des formations vis-à-vis des besoins des entreprises de l’écosystème numérique. Son fondement : un questionnaire administré à 278 collaborateurs d’organisations membres. On leur a notamment demandé quels enseignements de leur formation ils mettaient en œuvre dans leur fonction. Et ceux qu’ils n’ont pas reçus mais qui leur auraient été utiles.

Les formations s’adaptent… surtout sur le volet technique

Le Cigref constate que les écoles et les universités ont construit leurs cursus essentiellement pour prodiguer les savoirs nécessaires à la fabrication du numérique. Moins à sa mise en œuvre. Quant à l’adaptation de l’offre des organismes de formation et d’enseignement supérieur, elle s’est faite essentiellement sur les dimensions techniques, plus que sur les capacités de raisonnement scientifique, de management ou d’accompagnement au changement. Le tout avec une forte influence de l’approche « marketing » du numérique. C’est-à-dire l’emploi de termes qui « ne portent pas la dimension éminemment scientifique car systémique de la conception des systèmes d’information »…

Les formations Bac+2/+3 semblent trop siloter les éléments acquis en considérant le métier sera cantonné à ses aspects techniques, ajoute le Cigref. Ce qui « [freine] sans doute les souhaits futurs d »évlution ou de reconversion vers tous les autres métiers du numérique ».

Indépendamment de leur formation, les répondants tendent à exprimer le souhait d’aller au-delà de ladite dimension technique*.
Chez les Bac à Bac+3/+4 issus de filières numériques, on recommande de mettre l’accent sur le développement des soft skills et de l’adaptabilité. Ainsi que sur la formation à la gestion administrative et managériale (les cours de gestion de projet ciblent surtout la partie opérationnelle).
Du côté des Bac+5 et plus, les diplômés d’écoles de management considèrent avoir manqué d’approfondissement sur le sujet de l’exploitation des données. Même chose sur l’efficacité du pilotage et de la gouvernance des SI. Ils conseillent aussi, dans le cadre de la gestion du changement, de s’intéresser davantage à la transformation numérique des organisations.

Percevoir la transformation numérique « au sens large »

Au global, le Cigref perçoit la nécessité, pour les organismes de formation, d’aller « sur des terrains qui ne sont peut-être pas naturels ». Cela englobe la prise en compte au sens large de la transformation numérique et de ses effets. Et, partant, la compréhension de ses enjeux, « surtout dans une époque où les salariés cherchent du sens à leur travail ».

Parmi ces « terrains peut-être pas naturels », il y a aussi le développement de compétences transversales pour répondre aux nouveaux modèles de projets et aux nouvelles organisations du travail. Des aspects que tendent à éluder, entre autres, les formations de type universitaire.

Jusqu’au bac, les enseignements se limitent à la spécialité NSI en première et en terminale, regrette le Cigref. Qui relève par ailleurs que les professeurs des écoles sont de moins en moins issus de parcours scientifiques. L’éloignement des élèves avec les mathématiques dès ce niveau s’accélère d’autant plus.

Le Cigref propose sa nomenclature

Pour orienter vers les métiers du numérique, il faut faire comprendre leur diversité, poursuit l’association. Pour trouver un « juste milieu » entre ce terme générique et une nomenclature fine « impossible à appréhender par des béotiens », elle propose la classification suivante :

Sous ce prisme, l’échantillon interrogé se présente comme suit :

Peu de répondants viennent des filières sciences mathématiques et physiques ou de l’électronique, observe le Cigref.

* Sur le volet technique, jusqu’à Bac +3/+4, on aurait apprécié d’approfondir l’administration de systèmes UNIX. Même chose pour les outils d’automatisation ainsi que l’analyse et le traitement de données. En outre, dans les réseaux, on n’enseigne pas toujours les dernières technos et les frameworks récents.

Illustration principale © VideoFlow – Adobe Stock

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