La France lance une plateforme de calcul quantique hybride

CNRS-Télécom ParisTech - monnaie-quantique

La plateforme regroupera des systèmes classiques et des ordinateurs quantiques mis à disposition de chercheurs, de jeunes pousses et d’industriels en France.

Les ministres Florence Parly (armées), Frédérique Vidal (enseignement supérieur, recherche, innovation) et Cédric O (numérique) ont annoncé mardi le lancement de la nouvelle plateforme nationale de calcul quantique hybride.

Celle-ci va interconnecter des systèmes classiques et des ordinateurs (calculateurs) quantiques, dont les capacités seront mises à disposition d’une communauté de chercheurs, d’industriels et de startups.

Soutenue par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), la plateforme sera hébergée au TGCC – Très Grand Centre de Calcul du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives).

Un premier investissement de 70 millions d’euros via le PIA* sera consacré au projet.

L’objectif est double, a expliqué Cédric O lors d’un colloque en présence du secrétaire général pour l’investissement Guillaume Boudy. Il s’agit, d’une part, de permettre à une communauté internationale regroupant des laboratoires, des startups et des industriels d’accéder à la technologie. Il est question, d’autre part, de soutenir l’écosystème de jeunes pousses actives dans le calcul quantique. Quandela, Pasqal, CryptoNext, Alice & Bob font partie des plus souvent mentionnées.

Pour quels usages ?

La plateforme, a de son côté expliqué Florence Parly, sera « un espace de test, de synergie et de découverte pour exploiter tout le potentiel de cette technologie ». On pense notamment au partenariat industriel conclu entre Atos et Pasqal.

Il s’agit de réaliser « des simulations de grande ampleur » et de traiter « d’immenses bases de données ».

« Le calcul quantique est une promesse pour nos armées : celle de démultiplier nos capacités de calcul en atteignant une vitesse et une complexité inaccessibles à nos processeurs actuels », a ajouté la ministre. Certains calculs pouvant être effectués « jusqu’à 1 milliard de fois plus vite qu’une technologie de calcul classique ».

« Créer de nouveaux médicaments, accélérer la transition écologique, résoudre des équations jusque-là insolvables » sont d’autres enjeux, a déclaré Frédérique Vidal.

Cette annonce intervient un an après la présentation de la stratégie quantique de la France par Emmanuel Macron. Cette stratégie consacre 1,8 milliard d’euros, dont 1 milliard financé par l’Etat, au développement des technologies quantiques sur la période 2021-2025.

*Programme d’investissements d’avenir

(crédit photo © Shutterstock)