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Kubernetes en 2021 : peut-on parler de maturité ?

Où en est l'adoption de Kubernetes ? L'examen des données de Canonical - et leur comparaison avec celles de la CNCF - donne une idée de la situation.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Kubernetes en 2021 : peut-on parler de maturité ?

Des statistiques sur l'usage de Kubernetes ? L'une des sources référentes émane d'une organisation qui héberge une galaxie de projets open source gravitant autour de l'orchestrateur : la CNCF (Cloud Native Computing Foundation). Elle prend la forme d'un rapport annuel... dont l'édition 2021 n'est pas encore sortie.

En attendant, pour un bilan de l'année écoulée, on peut se tourner vers Canonical. Le porte-drapeau d'Ubuntu a compilé ses propres données. Qui, prend-il soin de préciser, ne sont pas censées remplacer celles de la CNCF, dont il est membre. Son échantillon comprend 1166 répondants, dont 35,7 % de métiers dev et 37,5 % d'ops.

Il en ressort des divergences terminologiques. Tout le monde n'a, entre autres, pas la même définition du « plan de contrôle ». D'autant plus que des éléments comme les opérateurs en font évoluer le périmètre. La notion de « cloud hybride », dans une moindre mesure, ne fait pas non plus l'unanimité. Pour certains, elle implique au minimum trois clouds. Pour d'autres, elle ne nécessite pas forcément d'associer du cloud public et du cloud privé.

Le concept du « substrat » engendre lui aussi des interprétations diverses. Le reflet d'infrastructures encore loin d'être pleinement tournées vers Kubernetes. Ils ne sont, en l'occurrence, que 15,3 % (sur 1156) à affirmer avoir (re)déployé toutes leurs applications par ce biais. Le mix matériel nu / VM / Kubernetes reste la configuration la plus répandue (29,9 %).

Kubernetes mature ? Six indicateurs potentiels

Doit-on, à la lumière de ces pourcentages, considérer que Kubernetes n'a pas encore atteint la « maturité » ? Plusieurs autres indicateurs pourraient être interprétés dans ce sens. Parmi eux :

- La priorité encore donnée, sur le volet « cloud natif », à la transition vers les microservices (34 % des 1156 répondants ont coché l'option). Et au déploiement de l'orchestrateur en tant que service (36,3 %). Embrayer vers de l'open source (26,7 %) reste secondaire, tout comme activer une configuration en cloud hybride (25,3 %).

- Le fait que, sur ce même volet, la sécurité (46,2 %) et les coûts (26,4 %) demeurent les principaux points surveillés. Même si, relativise Canonical, ces proportions peuvent être la conséquence d'une légère surreprésentation du secteur financier dans l'échantillon.

- Pour la gestion opérationnelle, une tendance à « apporter » l'outillage existant. Essentiellement des scripts (23 % disent gérer leurs apps K8s de cette manière) et des solutions de gestion type Ansible ou Puppet (17,4 %). La gestion par opérateurs est moins répandue (10,2 %).

- Une proportion encore relativement faible de déploiement qualifiables d'« avancés ». Canonical mentionne les clusters haute disponibilité (54,2 %), les environnements isolés (air-gapped ; 27,1 %) et ceux hors ligne (34,3 %).

- Le taux d'installations reposant sur des versions « datées » de Kubernetes. Sur 980 répondants, un peu plus d'un quart (26 %) ont au moins quatre versions de retard ; 44,8 %, au moins trois (soit le nombre sorti en 2020). Peut-être faut-il y voir une manifestation de la « mentalité LTS » emblématique de la « culture Linux », fait remarquer un des experts sollicités en parallèle de l'étude.

- Un manque persistant de compétences Kubernetes en interne. C'est un défi pour 54,5 % des répondants (sur 1153 réponses). Ils sont 37,3 % à évoquer la structure informatique de leur organisation. Et 29,7 % à déplorer la difficulté à former les utilisateurs.

Minikube plutôt que MicroK8s

Malgré environ un an de décalage, il y a des parallèles avec les dernières statistiques de la CNCF. Par exemple sur le stateless : ils sont 21 % à utiliser exclusivement des applications de ce type sur Kubernetes. Côté stateful, la variation est plus nette : d'un taux de 55 % en prod selon la CNCF, on passe à 37 % selon Canonical. Possiblement du fait de l'échantillon plus varié, avance l'éditeur.

Autre ordre de grandeur comparable : les techniques d'isolation des applications. Les espaces de noms dominent toujours (63 % sur 1135 répondants), devant la séparation des clusters (38,1 %) et les étiquettes (38,1 %).

Sur le développement local, MicroK8s, le Kubernetes « léger » de Canonical, ne domine pas. Environ un quart des répondants déclarent s'en servir (25,6 % de 1150), contre 31,7 % pour Docker Kubernetes et 32,3 % pour Minikube. Ils sont presque aussi nombreux (22,3 %) à utiliser des offres managées de CSP.

Photo d'illustration © Maksim Kabakou - Adobe Stock

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