L'ex p-dg de Snecma quitte Safran en regrettant la fusion avec Sagem
Le constat semble sans appel. Lors de sa dernière présentation de résultats du géant français Safran, Jean-Paul Béchat, son président, a sans ambages évoqué ses regrets quant à la fusion entre la Snecma et Sagem qui a donné naissance au nouveau groupe qu'il quitte avec deux années d'indemnités en poche.
Avant de céder son fauteuil à Jean-Paul Herteman, il a déclaré : » Revenir sur la fusion aujourd'hui n'aurait pas de sens (mais) avec les informations que nous avons aujourd'hui, on ne l'aurait pas faite ».
Et d'ajouter : « Les technologies apportées par Sagem en 2005 étaient bien là, mais nous avons connu beaucoup de déceptions sur la gestion et les résultats « .
Et il faut bien reconnaître que sur ces deux points, Jean-Paul Béchat a raison. Il est vrai que le rapprochement des deux sociétés avait surpris le marché. A propos de cette fusion entre la fabrication de moteurs d'avion et celle de téléphones mobiles, on a parlé de « mariage de la carpe et du lapin« . Beaucoup s'étaient interrogés sur les retombées d'une telle alliance contre nature. Sagem y perdrait son âme, disait-on non sans pertinence. Qu'avait-elle à y gagner ? D'ailleurs, une guerre des clans entre les ex-Sagem et les ex-Snecma a vite miné le groupe.
Et côté résultats, les difficultés se sont vite accumulées. D'un côté, la branche défense et sécurité a enchaîné les pertes, de l'autre, la division communications et notamment les mobiles ont plombé le groupe. L'activité Communications (l'héritage Sagem, pour l'essentiel) a encore perdu 73 millions d'euros au premier semestre.
Conséquence, Safran cherche à céder cette activité à un autre acteur du marché, afin de trouver une issue aux difficultés que rencontre cette division. Quant aux mobiles, après avoir cherché un nouveau partenaire industriel, une vente pure et simple semble aujourd'hui acquise.
Pour autant, Jean-Paul Béchat estime laisser « un groupe en ordre de marche » à son successeur. Il est vrai que le premier semestre montre quelques signes encourageants : bénéfice net en hausse de 62% à 215 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en progression de 4,7% à 5,7 milliards.
Mais Jean-Paul Herteman, ancien de la Snecma, devra avant tout régler le dossier de la branche Communications et finaliser la sortie complète du groupe de cette activité.
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