Open Source : un accès contrarié aux grands marchés de support

Les grands marchés de support open source peuvent financer le développement de logiciels libres. Mais les PME peinent à y accéder, relève le CNLL.

Les entreprises françaises du logiciel libre, éditrices de solutions et/ou sociétés de services, peinent à obtenir un accès « satisfaisant » aux marchés de support open source passés par de grandes structures, publiques ou privées, et aux appels d’offres associés. C’est ce qui ressort des résultats d’une enquête* menée par le CNLL (ex-Conseil national du logiciel libre, devenu Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert).

Premier enseignement du sondage : 80% des entreprises interrogées développent ou contribuent au développement de logiciels libres utilisés par de grands comptes clients. Elles sont plus nombreuses encore (93%) à proposer une offre de support open source.

Si 44% ont déjà participé à au moins un grand marché de support open source (dit GMSOS). 56% n’ont pas contribué à ce type de projet. Pourtant, 60% des répondants pensent que leur offre pourrait s’intégrer dans ces marchés. Vraiment ?

Dans la pratique, les titulaires des offres GMSOS sont « peu enclins à travailler avec les éditeurs ou les experts de logiciels spécifiques », indique un éditeur cité dans le rapport. Les donneurs d’ordre leur préfèrent de grandes ESN (anciennement SSII). Or, en France, l’expertise sur les solutions libres est majoritairement détenue par de petites entreprises…

Supporter et financer l’open source

Il reste que les grands marchés du support sont un moyen – « bon » pour un tiers du panel, « inefficace et inapproprié » pour la majorité – de financer le développement de logiciels libres utilisés par les grands comptes et bien d’autres entités. Comme l’a souligné un des répondants, « l’ajout d’intermédiaires entre les grands comptes et les sociétés réalisant réellement le travail de maintenance et de développement cœur empêche d’avoir une efficience économique permettant un financement correct des logiciels libres. »

Dans ce contexte, le CNLL recommande à l’écosystème de : privilégier une relation directe entre clients et éditeurs/experts des logiciels open source à supporter, limiter les GMSOS aux librairies et logiciels pour lesquels il n’existe pas d’offre de support sérieuse identifiée.

Et enfin, de favoriser une gouvernance « équitable » de regroupements d’acteurs open source disposant de la « taille crititique » nécessaire pour peser davantage sur ces marchés.

*L’enquête a été menée en septembre 2019 auprès de membres du CNLL, instance issue du groupement de 12 clusters régionaux. L’organisation représente plus de 300 entreprises « pure players » du logiciel libre en France.

(crédit photo via pexels.com)