Prix du Cloud : Microsoft Azure entraîné dans la spirale du low cost
Il fallait s'y attendre. Quelques jours après les baisses de prix enclenchées par Google sur ses offres Cloud - rabais sur lesquels s'est empressé de s'aligner Amazon -, Microsoft dégaine à son tour une nouvelle grille tarifaire pour son service Azure. Le directeur général du Cloud à Redmond, Steven Martin, explique dans un billet de blog que cette baisse des prix ne sera pas l'annonce majeure de Build, la conférence Microsoft pour les développeurs qui s'ouvre en fin de semaine à San Francisco. « Je n'ai jamais rencontré de développeurs qui voyage pour entendre parler de mise à jour d'une grille tarifaire. Nous ne sommes pas dans la grande distribution ; c'est l'innovation qui fait la différence », écrit-il.
Il n'empêche : sur les services les plus standardisés du Cloud, c'est bien sur les prix que se battent aujourd'hui les trois grands noms du Cloud public, AWS, Google et Microsoft. D'ailleurs, le premier éditeur mondial s'est publiquement engagé à s'aligner sur les tarifs d'AWS pour les workloads les plus basiques. Conséquence : Azure voit les prix de ses instances (jusqu'à 35 % de rabais) et surtout de ses offres de stockage chuter. Concernant ce segment, sur lequel Google s'est montré très offensif, entraînant AWS à sa suite, Microsoft annonce des baisses de prix allant jusqu'à 65 %.
Redondance : du nouveau pour coller à AWS
Le plus intéressant dans cette énième baisse des tarifs d'Azure, dont les effets ne seront visibles que début mai, réside dans le lancement d'offres d'entrée de gamme. C'est ainsi que Microsoft met, dès le 3 avril, sur le marché des instances de calcul dites 'Basic', dépourvues d'équilibrage de charges et de fonctions d'auto-scaling (augmentation et diminution automatiques des ressources engagées en fonction des besoins). Ces instances coûteront 27 % de moins que les offres les plus économiques proposées jusqu'à présent (Standard). La Basic.A1 Linux (probablement 1 cour et 1,75 Go de mémoire) sur Azure coûtera ainsi 0,047 dollar de l'heure sur la zone Europe, soit exactement le tarif de la m1.small d'AWS sur la même zone.
Dans le même ordre d'idée, Microsoft va proposer une nouvelle option pour assurer la redondance des données stockées sur le service d'Azure (Block Blobs). Appelée Zone Redundant Storage (ZRS), cette offre réduit le nombre de copies des données primaires à 3 (au lieu des 6 aujourd'hui proposées dans Geo Redundant Storage, GRS) stockées au sein de différents datacenters. « Ces copies seront réparties sur des centres au sein de la même région ou sur plusieurs régions », explique Steven Martin. Les offres ZRS seront 37 % moins chères que leurs équivalents GRS. Microsoft ne précise pas quand ZRS sera officiellement disponible, se contentant d'annoncer un lancement « dans les prochains mois ». Rappelons que l'éditeur propose déjà un stockage localement redondant (LRS), proposant « plusieurs réplicas des données au sein d'une région unique », et dont les tarifs sont désormais alignés avec le niveau de redondance limitée d'Amazon. Le lancement de ZRS apparaît surtout comme un moyen, pour Microsoft, de s'aligner avec les prix de l'offre de redondance standard de la filiale d'Amazon.
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