PULSE : quand Inria et Qarnot valorisent la chaleur fatale informatique
L'idée : optimiser la consommation en électricité et en eau de centres de données et d'infrastructures distribuées. Le défi PULSE est officiellement lancé dans ce but. Il permettra de définir les meilleures pratiques visant à valoriser la « chaleur fatale informatique ».
L'institut national de recherche en sciences et technologies du numérique Inria et le fournisseur français de puissance de calcul à la demande (Cloud HPC) et infrastructure IT bas carbone Qarnot sont à l'origine de ce projet de recherche soutenu par l'Ademe*.
Engagée pour quatre ans, l'initiative mobilise des équipes-projets d'Inria (Avalon, Ctrl-A, Spirals, Stack, Storm, Topal) et les forces de Qarnot Computing. Elle vise à dresser un bilan « objectif » des atouts d'une infrastructure distribuée de calcul, relèvent ses promoteurs.
A travers PULSE (Pushing low-carbon services towards the Edge), les parties prenantes disent ainsi vouloir développer « les bonnes pratiques en matière d'infrastructures matérielles et logicielles géoréparties » pour « un calcul intensif plus respectueux de l'environnement ».
Pour ce faire, le défi est structuré autour de deux axes de recherche : l'analyse holistique de l'impact environnemental du calcul intensif et la mise en oeuvre de services Edge (de périphérie de réseau) ayant une empreinte carbone « plus neutre » pour l'environnement.
Calcul haute performance et environnement
Comment en est-on arrivé là ?
Dès sa création en 2010, Qarnot Computing utilise la chaleur émise par les serveurs (dite chaleur fatale informatique) pour chauffer des bâtiments. Depuis, le modèle a évolué. On est passé de radiateurs numériques aux chaudières numériques, utilisables toute l'année.
Les serveurs sont, eux, directement installés dans des bâtiments et des espaces dans lesquels cette chaleur fatale produite pourra être consommée (logements, réseaux de chaleur à l'échelle urbaine, piscines, entrepôts logistiques, etc.). On se détourne donc des datacenters classiques. Le défi PULSE officiellement lancé le 24 octobre s'est construit sur cette base.
« Inventer un modèle soutenable pour le numérique est devenu un vrai enjeu. Nous ne pourrons y arriver qu'en construisant un écosystème de recherche et d'innovation, ancré dans des politiques publiques », explique Bruno Sportisse, président et directeur général d'Inria. Le défi PULSE, qui constitue la première action d'ampleur du programme « numérique et environnement » de l'institut de recherche, s'inscrit pleinement dans ce mouvement.
*Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
(crédit photo © Shutterstock)
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