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Sigfox en redressement judiciaire : la chute d'une pépite qu'on voyait licorne

Une période d'observation de six mois démarre pour l'entreprise toulousaine Sigfox, en quête d'un repreneur.

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Sigfox en redressement judiciaire : la chute d'une pépite qu'on voyait licorne

Novembre 2016 : Sigfox annonce avoir bouclé un tour de table sans précédent. Ayant levé 150 millions d'euros, le champion toulousain des réseaux bas débit tutoie le statut de licorne. Il est alors un emblème de la French Tech. Cinq ans plus tard, le voilà en redressement judiciaire. Avec une période d'observation de six mois, le temps de trouver un repreneur.

Sigfox déplore le poids de la crise sanitaire. Notamment la pénurie de composants électroniques qu'elle a entraînée. Mais ses difficultés ne datent pas d'hier. Depuis 2018, l'entreprise ne communique plus son chiffre d'affaires au public. Celui-ci serait passé sous les 30 millions d'euros (contre 60 millions à l'époque). La dette dépasserait quant à elle 150 M€. Sigfox n'aurait tout simplement jamais gagné d'argent depuis sa naissance en 2009.

L'année 2020 fut celle du pivot stratégique. L'arrêt de certaines activités avait abouti à un plan social. Son issue : le départ d'une cinquantaine d'employés. Début 2021, le P.-D.G. Ludovic Le Moan avait rejoint la charrette. Jeremy Prince, président de Sigfox U.S., avait pris la suite. Et réaffirmé l'entrée dans une « nouvelle phase », davantage axée sur les services. L'entreprise avait d'ailleurs vendu son réseau en Allemagne. Et comptait faire de même en France comme aux États-Unis, pour généraliser le modèle de partenariats qui lui permet aujourd'hui de couvrir 75 pays.

Cet objectif ne s'est pas concrétisé. En septembre dernier, à la publication du rapport annuel, les auditeurs avaient annoncé la couleur : il allait falloir un nouveau tour de financement avant la fin de l'année. En dépit, notamment, des PGE et des reports de charges sociales.

Sigfox : des actionnaires trempe CAC40

Au dernier pointage, le réseau Sigfox connecte environ 20 millions d'objets. Loin du milliard que Ludovic Le Moan disait un temps viser à l'horizon 2023. Un volume que devait absorber, en particulier, un partenariat avec Google Cloud - et avec une « filiale IA » du groupe américain pour l'analyse de données.

L'effectif de Sigfox avoisine aujourd'hui les 300 personnes. Avec des implantations à Boston, Dallas, Dubaï, Madrid, Paris, Sao Paulo, Singapour et Tokyo. À la tête de son board, il y a Anne Lauvergeon, ancienne présidente du directoire d'Areva. Et parmi ses actionnaires, des industriels tels que Total, Engie et Air Liquide. Des opérateurs comme NTT DoCoMo (Japon), SK Telecom (Corée du Sud) et Telefónica (Espagne) ont aussi mis au pot. Il y a également du beau monde dans la clientèle. Par exemple Coyote sur le tracking des véhicules volés, la ville de Penang (Malaisie) sur des parkings connectés et la poste autrichienne pour le suivi de ses chariots.

Quelques « archives » à lire pour aller plus loin :

- Sigfox n'est pas effrayé par le LTE-M et NB-IoT

- IoT : Telefónica ouvre les portes de l'Amérique latine à Sigfox

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Illustration principale © Sigfox

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