L'Omnicube de Simplivity conjugue déduplication et hyper-convergence
Tout juste installée en France, la start-up américaine Simplivity compte bien se positionner sur la virtualisation « tout-en-un » face à des acteurs comme Nutanix, arrivé depuis quelque mois déjà. Entretien avec Joël Mollo, son directeur Europe.
Créée en 2009 par Doron Kempe (fondateur de Diligent - rachetée par IBM en avril 2008 -, et ex-directeur chez EMC), Simplivity se positionne sur l'hyper-convergence visant à simplifier la gestion automatisée des infrastructures. Ses boîtiers 2U Omnicube (serveur, stockage, réseau.) sont aussi déclinés dans l'offre Omnistack combinant uniquement logiciels et carte accélératrice. Face à des offres comme Nutanix, Simplivity affiche ses différences et une approche tarifaire plus agressive. Entretien avec Joël Mollo, directeur SEMEA (South Europe, Middle East And Africa) chez Simplivity.
Comment est née Simplivity ? Avec quel type d'offre ?
Joël Mollo : Notre fondateur et dirigeant a été à l'origine de la société de la société Diligent, pionnier de la déduplication des données à la source. Cette technologie, complétée d'algorithmes de compression, permet d'optimiser les volumes de données à la volée dès leur création. En outre, une modélisation est appliquée aux données afin de simplifier la gestion des machines virtuelles (VM).
Autant de mesures qui dopent les performances de l'architecture Omnicube que propose Simplivity, en limitant également les besoins en entrée/sortie. Ainis, les données sont plus facilement mobiles, grâce à la flexibilité des Omnicubes et les possibilités de répartition entre VM.
Quels sont les éléments qui vous différencient de VCE ou de concurrents comme Nutanix ?
Si l'on retrace l'évolution de l'hyper-convergence, on identifie trois étapes majeures.
L'hyper-convergence 1.0 est illustrée par l'alliance VCE qui consiste à regrouper dans un même châssis les solutions de VMware, Cisco et EMC afin d'en uniformiser et en rendre plus cohérentes l'administration et la supervision.
L'hyper-convergence 2.0, incarnée par des acteurs comme Nutanix ou Nimble (Lire notre interview du Pdg de cette start-up), a pour but de gérer globalement et de partager des pools de ressources : processeurs, mémoire, stockage, etc.
Enfin, l'hyper-convergence 3.0 apporte l'optimisation de la donnée à la source favorisant le convergence, la flexibilité et la mobilité des VM, avec des performances surmultipliées. Une VM peut alors être très facilement déployée, mais aussi sauvegardée, clonée ou déplacée. Ainsi, une VM de 500 Go peut être sauvegardée ou restaurée en moins de 30 secondes !
Comment accompagner les entreprises vers ces nouvelles approches ?
Il s'agit effectivement d'une nouvelle génération de datacenters, nécessitant une approche différente. Il faut concevoir ces datacenters autrement. A tout moment, la solution doit aider le responsable à répondre à ces questions : Où se trouvent mes VM ? Comment puis-je les gérer efficacement ? Quel sera l'impact de telle ou telle opération ? Dois-je ajouter des serveurs ou d'autres équipements ?.
Nous avons prêté de nombreux boîtiers à des entreprises afin de réaliser des maquettes évoluées (POC, proof of concept). En quelques heures, la "fédération" de l'infrastructure envisagée était opérationnelle avec un datacenter prêt à l'emploi. Puis les tests se déroulaient alors sur une de leur VM. Alors, la sauvegarde, le clonage et le déploiement ont été réalisés en quelques clics, avec une prise en main rapide par les informaticiens.
Toutefois, vous ne proposez actuellement que l'environnement VMWare.
Effectivement. Toutefois, nos solutions sous KVM et Openstack seront disponibles dès la fin de l'année, et Hyper-V courant 2015.
Comment un Omnicube s'insère-t-il dans un datacenter existant multi-technologies ?
Dans un environnement VMware coexistant avec une autre technologie, Il ne peut y avoir de communication avec Simplivity. En revanche, notre stockage de type NFS peut être raccordé à tout serveur ESX existant sans aucune modification. Et les boîtiers Omnicube communiquent entre eux, y compris à distance.
Le boîtier Omicube peut aussi être vu comme une extension des ressources de stockage (datacenter, PRA, site distant et backup distant.). Il est également possible d'avoir le stockage et la sauvegarde dans le même boîtier.
Enfin, Backup et Restore étant intégrés dans le système d'exploitation, le client n'a pas besoin de payer de licence supplémentaire.
Dans les offres d'hyper-convergence, le système d'exploitation et ses fonctions permettent de se démarquer et d'apporter une réelle valeur ajoutée.
Effectivement, notre OS orchestre l'ensemble des ressources et des mécanismes. Toutefois, nous proposons également une carte accélératrice permettant d'atteindre ce niveau de performance. Une carte qui embarque un asic supportant les traitements de déduplication pour en décharger le processeur principal et améliorer les performances. Notre offre Omnistack regroupe le système d'exploitation (et ses logiciels) et la carte accélératrice, conçus pour fonctionner en environnement x86. Une offre déjà disponible chez Dell. Une solution qui peut aussi être déployée au sein de datacenters existants pour les doter de l'intelligence Simplivity.
Sous quels formes et tarifs proposez-vous vos solutions ?
Nous vendons le boîtier et le support sans coût additionnel sur une durée d'un an , 3 ans ou 5 ans. Déduplication, sauvegarde, restauration. tout est intégré. Nous proposons trois gammes de solutions dès 30 000 euros (plus de support) pour le CN-2000 destiné aux petits environnements ou bureaux géographiquement distants (de 50 à 70 VM et jusqu'à 15 000 à 20 000 iops) jusqu'à 170 000 euros pour le CN-5000 pour les environnements applicatifs critiques nécessitant de très hautes performances (150 à 200 VM et jusqu'à 50 000 iops). En milieu de gamme, le CN-3000 est plutôt destiné aux datacenters à grande échelle.
Où en êtes-vous de votre écosystème de partenaires en France ?
Les partenaires sont au cour de notre stratégie, puisque le modèle Simplivity est 100% indirect.
Depuis octobre 2013, nous avons déjà signé avec 6 partenaires français (Nomios, Cedys, FPS, Anetys, Neurones et Ocea) ainsi qu'IPM en Espagne et Aditinet en Italie. D'autres testent actuellement nos solutions Comme APX ou Antemeta. La plupart d'entre eux me font confiance, car ils ont déjà pu réaliser des affaires suite à des propositions que je leur avais faites lors du lancement d'autres start-ups.
L'hébergeur français Hisi, client d'EMC jusqu'à présent, a testé nos produits qu'il a finalement adoptés. La migration de son datacenter a été réalisée en quelques jours. Et son nouveau datacenter de 450 à 500 VM était opérationnel en une semaine.
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