TomTom complice de la police malgré lui
Où et par qui sont exploitées les données de navigation de TomTom? La question doit hanter les clients du leader mondial de l'offre de service d'assistance à la navigation GPS depuis que la presse néerlandaise a révélé que les données étaient exploitées par la police.
Fin avril, on apprenait que les forces de sécurités néerlandaises s'appuyaient sur les statistiques de TomTom pour choisir minutieusement l'emplacement de ses radars. Rappelons que le constructeur de GPS fournit un service de trafic en temps réel basé sur la collecte des mesures de déplacement des GPS mais aussi depuis les téléphones des abonnés locaux à Vodafone (dans le cadre d'un partenariat entre les deux entreprises). Service facturé 50 euros par an et enrichi des alertes de présences des radars. Un service payant dont les clients ne s'attendent pas qu'il se retourne contre eux (même si la problématique des excès de vitesse est discutable).
Sauf que l'administration hollandaise exploite également les données de TomTom qui présentent ainsi une source supplémentaire de revenus d'autant plus bienvenue que le marché des GPS est en déclin face au développement des smartphones qui intègrent également des outils de navigation assistée. Officiellement, les services gouvernementaux des Pays-Bas utilisent les données de navigation en vue d'améliorer la gestion du trafic et les infrastructures routières. Mais il semble donc que les données aident également la police à choisir judicieusement les emplacements de ses radars pour dresser les amendes les plus juteuses pour excès de vitesse.
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« Nous n'avions pas anticipé ce type d'utilisation et nombre de nos clients n'en sont pas satisfaits, a déclaré le Le P-dg Harold Goddijn par voie de communiqué en fin de semaine dernière. Et de promettre que nous allons ajouter un amendement à notre licence d'utilisation pour prévenir ce type d'usages. » Le responsable de la compagnie a eu beau s'excuser, le mal est fait. Et le doute ne peut qu'assaillir les clients de TomTom sur les relations complices entre l'entreprise et les forces de sécurité.
D'autant que TomTom a reconnu qu'il ne pouvait pas garantir que les données exploitées par la police se limitaient au seul territoire hollandais. Dans une interview donnée lundi dernier à l'agence Dow Jones, Harold Goddijn précise néanmoins qu'il n'a pas d'éléments permettant de penser que l'usage litigieux des données de TomTom avait dépassé les frontières néerlandaises. L'entreprise fournit néanmoins ses données à plusieurs pays européen et en Amérique du Nord.
Cette affaire vient donc alimenter la question de l'usage des données privées à l'insu des utilisateurs (quand elles ne sont pas volées). Récemment, Apple et Google ont été mis à l'index pour avoir collecté les données de géolocalisation des utilisateurs de leurs smartphones respectif. Une méthode qui perdure, également employée par Microsoft, en vue d'améliorer les services de proximité, expliquent les principaux intéressés. Il n'en reste pas moins que l'ensemble de ces collectes de données privées et leur utilisation ne sont jamais clairement annoncées au client lors de son engagement. De quoi rompre la confiance.
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