Fin de parcours pour Workplace, le Teams de Meta

Workplace Facebook Meta

Workplace passera en lecture seule en septembre 2025, puis fermera en juin 2026. Retour sur quelques évolutions que le service aura connues depuis son lancement en 2016.

Facebook en version RSE aura existé un peu moins d’une décennie.

Le service avait ouvert en octobre 2016 après quasiment deux ans de bêtatest. À partir du 1er septembre 2025, il ne sera plus accessible qu’en lecture. Puis il fermera le 1er juin 2026.

Les utilisateurs ont jusque-là pour récupérer leurs données, à condition que leur admin ait activé la fonctionnalité. Un export par API est également possible.

Meta recommande une solution de transition : Workvivo by Zoom. En attendant, la facture Workplace va décroître : – 50 % partir du 1er septembre 2024, puis gratuit à compter du 31 août 2025.

Danone fut un des 1000 bêtatesteurs de Workplace

Au lancement de Workplace, Facebook avait revendiqué 1000 sociétés ayant participé à la phase d’expérimentation. Dont RBS, Danone, Club Med et Booking.com. La grille tarifaire commençait à 3 $ HT par mois pour chaque utilisateur actif (2 $ au-delà de 1000 et 1 $ au-delà de 10 000). Le service était gratuit pour l’éducation et les organisations à but non lucratif. Il reprenait alors pour l’essentiel l’interface de la version grand public du réseau social.

En 2017, Facebook avait mis en place un modèle freemium. Avec une version gratuite (Workplace Standard) et une payante (Workplace Premium), aux tarifs susmentionnés. Celle-ci incluait notamment des intégrations avec des fournisseurs tiers de stockage cloud, la prise en charge d’Active Directory et un accès API pour développer des connecteurs personnalisés.

Renault et la SNCF également utilisateurs

Un an après le lancement, Facebook revendiquait 30 000 clients. Renault en faisait partie, comme la SNCF (pour sa branche Gares & Connexions), Sigfox, Teads, La Fourchette, vente-privee.com… Même chose pour Delta Airlines, qui avait utilisé la plate-forme pour coordonner ses actions lors du passage des ouragans Irma, Katia & Cie. Et pour Deliveroo, qui utilisait un chatbot pour alerter ses collaborateurs de l’arrivée d’un visiteur dans les bureaux.
Pour le marché français, la société de Mark Zuckerberg mettait en avant un intégrateur : Revevol. Tout en revendiquant des accords avec CSDisco et Smarsh (conservation des archives légales).

En un an d’exploitation commerciale, des passerelles s’étaient créées avec des services comme Office 365, G Suite, Salesforce, Box et Dropbox. Facebook avait intégré, entre autres, la vidéo en direct, une API pour développer des bots au sein des groupes et dans l’application de messagerie instantanée (Work Chat) ou encore la communication interentreprises.

Workplace avait remplacé Salesforce Chatter chez Nestlé

En mars 2019, Facebook avait revendiqué 2 millions d’utilisateurs sur ses offres payantes. Et davantage de références, dont Heineken, Spotify, Walmart et Nestlé. Ce dernier venait de basculer vers Workplace, remplaçant Salesforce Chatter pour les 210 000 employés de ses 2000 marques.

À l’été 2019, on apprenait que le modèle de tarification allait évoluer, sur plusieurs plans :

– Disparition de la notion d’utilisateur actif
– Hausse de prix pour l’offre Premium (4 $/mois/utilisateur), rebaptisée Advanced
– Ajout d’une formule Enterprise (8 $) et d’un module Frontline pour les versions payantes

Le cap des 3 millions d’utilisateurs payants fut officiellement franchi en octobre 2019. En parallèle, Facebook poussait Workplace sur sa gamme d’appareils de visiophonie Portal. Et annonçait diverses fonctionnalités à venir. Dont :

– Sous-titrage automatique des vidéos de traduction dans une douzaine de langues dont le français
– Système de codes d’accès pour les employés qui n’ont pas d’e-mail corporate
– Outil de sondage par chat
– Curation de contenu à destination des recrues ou pour la formation des équipes
– Possibilité de définir des objectifs au sein des groupes

Fin 2020, Facebook avait annoncé que la formule gratuite allait s’arrêter. La démarche était prévue, mais l’évolution de la réglementation télécoms dans l’UE l’aurait précipitée. En cause : la transposition de la directive 2018/1972 (« Code des communications électroniques). Celle-ci a élargi la définition des « services de communications électroniques », de sorte qu’elle englobait Workplace. Or, la version gratuite ne paraissait pas remplir les exigences du texte, notamment en matière de confidentialité. Facebook se réservait la propriété des données. Un élément qui avait convaincu le CERN de faire marche arrière à la fin de sa période d’essai.

Plus récemment, la jonction avec Office 365 avait commencé à englober Teams. Avec, entre autres possibilités :

– Épingler du contenu dans la barre latérale de Teams, en conservant le tri algorithmique
– Pour les admins, définir des contenus comme « importants »
– Pour les utilisateurs, pousser du contenu d’un groupe Workplace vers un canal Teams ; et réagir à des posts dupremier dans le second

Meta possède aujourd’hui le nom de domaine workplace.com, dédié à sa « plate-forme de communication tout-en-un », comme il l’appelle.

Illustration © Meta