Après Numéricable, Bouygues prépare aussi son offre pour racheter SFR
Numericable n'est pas le seul à s'intéresser à SFR. Bouygues aussi. Selon LeJDD.fr, le groupe de BTP pourrait faire une offre de rachat d'ici 10 jours.
Selon l'hebdomadaire, Martin Bouygues a rencontré François Hollande pour le convaincre du bien fondé de cette opération, notamment sur la question du maintien des emplois. Le PDG du groupe aurait également rencontré Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique, PME) dans le courant de la semaine dernière.
Ne pas se retrouver seul avec Free
Rappelons que, ces derniers jours, SFR a prêté une oreille plus qu'attentive à la proposition d'acquisition d'Altice, le premier actionnaire de Numericable, laissant entendre une signature dans les prochaines semaines. Si l'opération se finalise, SFR serait valorisé 15 milliards d'euros et Vivendi, sa maison mère, détiendrait alors 32% du nouveau groupe SFR-Numericable tandis qu'Altice contrôlerait plus de 50% (Lire Vivendi aurait donné son accord pour un rachat de SFR par Numericable).
L'objectif de Bouygues est justement d'empêcher la composition de ce nouveau groupe. Car, dans ce cas, Bouygues Telecom se retrouverait isolé et n'aurait probablement d'autre choix que de fusionner avec Iliad/Free. Ce qui, au regard de l'acrimonie historique que voue Martin Bouygues à son homologue Xavier Niel, semble impensable du côté du propriétaire de TF1. D'où la manouvre visant à se rapprocher de SFR avec, pour argument principal, une offre monétaire potentiellement supérieure aux 5 milliards d'euros qu'Altice entend apporter à Vivendi. De plus, Bouygues et SFR ont engagé un accord de mutualisation des équipements de réseau mobile qui vise à générer des économies de coûts de structure de plusieurs centaines de millions d'euro annuels (lire Mutualisation Bouygues-SFR : suppression de 7 000 sites mobiles en vue).
Une fusion réaliste??
L'association SFR-Bouygues pose néanmoins un certain nombre de questions. La fusion formerait un groupe d'environ 20?000 salariés avec, forcément, des doublons qui entraînerait inévitablement des licenciements à terme. De plus, il n'est pas certain que le régulateur voit cette fusion d'un bon oil car elle se traduit par une concentration du marché, d'où potentiellement une réduction de la concurrence sur les offres. Le nouveau groupe disposerait de plus de 32 millions de clients mobiles (et près de 40 millions avec les offres fixes) contre à peine 27 millions pour le numéro 1 actuel, Orange, au troisième trimestre (l'opérateur livrera ses résultats annuels 2013 jeudi 6 mars).
Un déséquilibre que Bouygues pourrait compenser en revendant son réseau mobile à Free. Sauf que ce dernier revendique aujourd'hui 60% de la population couverte avec son propre réseau et déclare, selon le JDD, ne pas avoir d'intérêt à acquérir un nouveau réseau. En revanche, Iliad ne cache pas son intérêt pour entrer dans l'accord de mutualisation signé entre ses deux concurrents. De même, Bouygues Telecom a également des accords d'accès au réseau fibre-câble de Numericable. Que deviendraient-ils dans le cas d'un rachat de SFR?? Dossier complexe en perspective.
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crédit photo © Patrick Tourneboeuf
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