CeBIT 2013 : l'Allemagne veut encore croire à la croissance
De notre envoyé spécial à Hanovre - L'Allemagne ne doute pas. Dans l'industrie high-tech, comme dans l'automobile ou l'aéronautique (EADS, Airbus), l'État fédéral se montre constant, imperturbable. Pas une seule fois, le terme de crise n'a été utilisé. Le slogan retenu cette année est : share economy!
En ouverture des discours, le président du puissant syndicat Bitkom, Dieter Kempf, a évoqué une possible croissance de +5% pour le secteur IT.
Nul ne songerait à le contredire ici. L'une des recettes du succès allemand tient peut-être là, dans cette étonnante capacité à l'auto-suggestion et donc à une forte mobilisation collective.
Toute la ville de Hanovre est sur le pont, soutenue par le land Niedersachsen, en rangs serrés derrière son président et derrière la chancelière Angela Merkel, qui, cette année encore, a fait le voyage depuis Berlin.
Tout le monde y croit. La fréquentation de ce 27e CeBIT pourrait atteindre les 400.000 visiteurs, après le léger recul des deux années écoulées (339.000 en 2011) . Ce sont plus de 3500 exposants qui sont répartis dans une douzaine de halls. Le CeBIT reste le salon IT le plus fréquenté au monde.
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L'exemple du dynamisme de la Pologne
À noter que cette année le CeBIT accueille la Pologne comme pays partenaire, qui compterait pas moins de 56.000 firmes ICT et enregistrerait un taux de croissance dépassant les 5%.
Dans son discours, Angela Merkel a salué les changements induits par les nouvelles technologies. « Dans ma jeunesse, on parlait de machines ou d'outils conçus par ordinateur. Aujourd'hui, ce sont les ordinateurs qui nous parlent. (.) Notre environnement de travail est en train de changer radicalement, du fait de toutes les interactions entre hommes et machines ou avec l'arrivée de l'Internet des objets. (.) La dimension sociale des relations va changer. Aujourd'hui, l'individu peut recevoir des quantités d'informations, mais cela n'est pas sans conséquence sur la société. Il faut aussi réfléchir en termes de sécurisation, de protection de la vie privée, et de partage, y compris avec les réseaux sociaux : share economy! »
Angela Merkel a également souligné que le monde IT s'est considérablement ouvert, permettant différents niveaux de partage : partage des connaissances, du savoir et l'expérience, y compris dans la dimension sociale. La formation doit être au cour des préoccupations, d'autant plus que l'Allemagne avoue ouvertement son déficit en techniciens et ingénieurs IT, au point de lancer des programmes de recrutement, par exemple en Espagne.
Ce 27e CeBIT affiche un ensemble de thématiques au goût du jour, dont celle-ci « Le partage et l'exploitation commune du savoir, des ressources et des expériences en tant que nouvelles formes de collaboration. » Ou encore : « L'économie du partage a une influence décisive sur les processus dans les entreprises, car les instruments des médias sociaux sont de plus en plus populaires (.). »
Le salon est structuré autour de 4 thématiques : CeBIT pro (l'IT des entreprises), CeBIT gov (administrations, collectivités), CeBIT lab (le futur de l'industrie numérique et la recherche universitaire) et CeBIT life (la vie numérique).
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Le nouveau poste de travail multi-device, pro et privé
Un autre thème tient la vedette au CeBIT: le nouveau concept du poste de travail personnel, bureau virtuel mixant les usages professionnel et privé, utilisable où que l'on soit et quel que soit le device (terminal) utilisé.
Ce fut l'un des principaux messages de Microsoft lors de sa conférence de presse à la veille de l'ouverture. Commentaire acerbe d'un analyste : « Voici que Microsoft se met en tête, comme d'autres (Google, Yahoo.) de tenir ou retenir les clients en leur proposant de les connecter en permanence, notamment avec l'offre Office désormais disponible partout, sur le nuage, aussi bien à la maison qu'au bureau. Ensuite, le paiement à l'usage sera entré dans les mours. »
MDM, Big Data et in-memory
Autre thème fort, le MDM (management des 'devices' mobiles). La séparation entre usages privé et professionnel constitue un argument de vente pour des suites logicielles, comme Sybase Afaria (SAP) ou Iron Mountain, etc.
Le Big data occupe également le devant de la scène. À noter une série de nouveaux développements in-memory notamment chez Software AG (annonce de In-Genius qui repose sur BigMemory 4.0 de Terracotta et qui peut traiter jusqu'à un million de transactions à la seconde, avec de l'analyse prédictive. cf. notre article par ailleurs).
SAP n'est pas en reste et propose, sur son stand, pas moins de 250 applications concrètes de son moteur HANA. Le géant allemand du logiciel annonce également la disponibilité de SAP Sybase IQ 16, « un composant critique de [sa] plateforme données temps réel ».
Mentionnons enfin le lancement d'une étude du célèbre institut Fraunhofer, étude IAIS (Intelligent Analysis and Information Systems) qui porte précisément sur le Big data, pour le compte du Ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie. Ce programme comporte 3 volets : 1- une étude internationale sur l'état de l'art en la matière, avec des cas d'installation ; 2- un questionnaire en ligne adressé aux principales firmes concernées en Allemagne ; 3- des ateliers avec la présence de 7 métiers ou secteurs d'activité différents.
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