CeBIT: le méga-salon connait-il sa 2è crise sérieuse?
Hanovre.- Les statistiques des premiers jours du Salon, apparemment encourageantes, n'ont pas suffi à faire taire les bruits qui circulent : le CeBIT n'est plus ce qu'il a été.
Alors que les organisateurs soulignent que le nombre de visiteurs aurait atteint les 200.000 sur les trois premiers jours, beaucoup constatent l'absence de grands noms comme Nokia (un tout petit stand, absent sur la liste des communiqués en salle de presse.).
Sur les 3 premiers jours, le nombre de visiteurs venant d'Allemagne aurait augmenté de 16%, celui des visiteurs en provenance d'Amérique du Nord de 11%
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Pourtant, le chiffre de 6.100 sociétés représentées sur les stands cacherait en réalité un recul de 20 ou 25% du nombre d'exposants.
Certes, il faudra attendre la fin du salon, le 21 mars (car il dure 7 jours - dimanche compris) pour confirmer s'il y a eu vraiment augmentation du nombre de visiteurs.
Dans un communiqué de ce 15 mars, les organisateurs ont déjà pris les devants: « Le CeBIT 2008 se repositionne ». De « nouveaux modèles de participation « sont à l'étude, ainsi qu'une nouvelle tarification » plus attrayante ».
Ce n'est pas la première fois que le CeBIT, créé au début des années 80, se remet en question. Nul doute qu'il saura s'adapter et limiter les pots cassés, car sa force réside en un mot: consensus; une direction collégiale, impliquant, à l'allemande, tous les acteurs principaux du marché. Bref, on s'attend à un tournant important comme en 2001, lorsque la bulle Internet et mobiles avait explosé.
Avec ses 25 ans d'histoire, Le CeBIT a les capacités de rebondir. Il bénéficie de moyens et de ressources non négligeables, comme ses liens avec les milieux de la recherche, les universités, les Länders. Un « Espace du futur », institué il y a 4 ans, attire des chercheurs, comme ceux de l'université de Saarbruck qui présente ses travaux sur des réseaux HSDPA à très haut débit. Les Länder (Etats régionaux) sont également bien représentés avec leurs filières de R&D.
Le CeBIT semble avoir également bien réussi son ouverture aux pays de la nouvelle Europe, incluant par exemple les pays baltes. A ce titre, comme la Pologne, l'Estonie constitue un nouveau modèle parmi les pays émergents: ce petit pays a mis tout son poids dans l'e-gouvernement et l'e-administration. A preuve, son portail public eesti.ee et son système d'information 'RIHA', plate-forme fédérant les principales administrations publiques. Citons encore son système X-Road, une infrastructure sécurisée de transfert de données (utilisant des clés PKI) construit autour d'une interface unifiée, lancée à l'initiative du ministère des Affaires économiques et des communications dès 2001.
L'Estonie est également à la pointe du vote électronique: 90% des électeurs inscrits y ont déjà accès, grâce à un système d'authentification sur une base d'enregistrement nationale: le procédé repose sur des cartes avec double reconnaissance (codes PIN1, PIN2). Au moins deux entreprises privées sont fortement contributrices: Oskando (.ee) et Cybernetica (.eu)
Le ticket d'entrée à 1 euro symbolique. Enseignant chercheur télécoms (INT Evry), Bruno Salgues (*) en visite sur le Salon, se plaît à épingler les organisateurs du CeBIT qu'il cite:«En combinant l'usage accru et l'optimisation des coûts, on améliore sensiblement l'efficacité d'une participation au salon ». « Traduction : de 7 jours de salon, on passe à 5 jours du 4 au 9 mars 2008. Comme langue de bois, on ne fait pas mieux et les allemands rivalisent avec les français ». « Le salon présente 25% de stands en moins que l'année précédente mais la foule des visiteurs semble être au rendez-vous. Les mauvaises langues affirment que c'est l'effet du billet « pas cher », il serait, paraît-il, distribué à moins d'un euro par les entreprises, contre 38 euros au guichet pour le billet journalier. Une nouvelle politique tarifaire est annoncée pour l'an prochain? » (www.salgues.net ) |
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