Chiffrement : Google et WhatsApp soutiennent Apple
Malgré l'exaspération des services de renseignement américains, les dirigeants de Google et WhatsApp soutiennent la décision d'Apple de contester une décision de justice lui intimant d'aider le FBI à accéder à l'iPhone chiffré d'un des tueurs de la fusillade de San Bernardino du 2 décembre 2015. Le directeur général de Google, Sundar Pichai, s'est exprimé sur Twitter le 17 février, au lendemain de la publication de la lettre aux clients du Pdg d'Apple, Tim Cook, selon lequel la demande du FBI impliquerait la création d'une nouvelle version d'iOS permettant le contournement du chiffrement et d'autres fonctions de sécurité. Un point de vue partagé par le dirigeant de Google.
Google veut un débat ouvert, WhatsApp aussi.
« Nous savons que la police et les services de renseignement font face à d'importants défis pour protéger le public du crime et du terrorisme », a déclaré Sundar Pichai dans l'un de ses cinq tweets sur le sujet. « Nous fabriquons des produits sécurisés pour maintenir vos informations sous protection et nous donnons aux forces de l'ordre un accès aux données sur la base d'injonctions juridiques valides ». Mais « forcer les entreprises à permettre le piratage des terminaux et des données de leurs clients » c'est une tout autre affaire, qui risque de créer un précédent fâcheux. Sundar Pichai a appelé de ses voeux une discussion ouverte et réfléchie sur le sujet. De son côté le Pdg de WhatsApp, Jan Koum, a publié sur Facebook (maison mère de WhatsApp) son soutien total à la position d'Apple. « J'ai toujours admiré Tim Cook pour sa position sur la vie privée et les efforts d'Apple pour protéger les données de l'utilisateur. Et je ne peux qu'être d'accord avec tout ce qu'il dit dans sa lettre aux clients (du 16 février). Nous ne devons pas permettre la création de ce dangereux précédent. Aujourd'hui, notre liberté est en jeu. », a-t-il déclaré.
Malgré le double discours de la NSA sur le chiffrement
Les services de renseignement font grise mine. Pour Michael Rogers, le patron de la National Security Agency (NSA) américaine, l'industrie ne doit pas compliquer le travail des autorités, mais coopérer avec elles. Dans un entretien accordé à Yahoo! News mercredi 17 février, l'amiral Rogers a déclaré que certaines communications « chiffrées » de terroristes ont empêché de prévoir et déjouer les attentats du 13 novembre 2015 en France, à Paris et Saint-Denis. Si le chiffrement reste « fondamental pour le futur », a-t-il cependant ajouté, il « rend nos missions plus difficiles à accomplir ».
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