Congrès 3GSM: l'univers mobile se réunit à Cannes
L'ambiance s'annonce à la fête: c'est le retour à l'optimisme pour l'ouverture du Congrès 3GSM durant ces trois jours. Car le marché a franchement repris des couleurs en 2003: 510 millions de combinés vendus! Et 2004 promet un cru tout aussi bon. Constructeurs, opérateurs, éditeurs sont donc réunis pour présenter les grandes tendances qui vont soutenir le marché. Même si de nombreuses questions restent en suspens. « Multimédia » sera le maître mot à la mode. Les combinés « intelligents » et les services 2,5G-GPRS (envois de photos, téléchargement de fichiers.) se vendent comme des petit-pains. Il s'agit de surfer sur cette vague pour augmenter le fameux ARPU, le revenu moyen par abonné. La vidéo sur mobile va faire son apparition en Europe. Orange, premier opérateur français, va présenter ce service qui permettra par exemple de recevoir des flashs d'info ou des clips sur son combiné. Mais la grande attente concerne la 3G ou UMTS. Cette technologie qui a failli ruiner les opérateurs va être massivement lancée en Europe. Elle permettra un débit plus important et donc des services plus riches (transmission de fichiers vidéos, en « streaming », accès à haut débit au Web). SFR a annoncé la couleur en dévoilant son calendrier. Orange devrait lui emboîter le pas lors de ce congrès 3GSM. Reste toutefois un problème inquiétant: celui de la livraison des combinés. Les opérateurs ne dissimulent pas tous leur inquiétude. « Il n'y a presque pas de combinés 3G », se lamente Jan Sythoff, analyste au sein de la société d'études de marché Frost & Sullivan, à Londres. « De plus, ils sont encombrants et coûtent trop cher », ajoute-t-il. A Cannes, les fabricants feront tout pour les rassurer. Ce salon sera également un champ de bataille pour les éditeurs de logiciels de plus en plus impliqués dans le marché des mobiles multimédia ou 'smartphones'. Symbian, Microsoft Windows Mobile et PalmOS s'affrontent sur ce terrain des systèmes d'exploitation. Malgré la domination de Symbian (Nokia), rien n'est encore joué: opérateurs et constructeurs devront faire leurs choix. Qui restera en lice? un, deux éditeurs? Même bataille sur les applications. Qui tirera le mieux son épingle du jeu face aux services à forte valeur ajoutée que sont les jeux (avec Java), les outils ou les lecteurs multimédias? La concurrence risque d'être féroce entre Real Networks qui multiplie les contrats avec les opérateurs, et Microsoft par exemple. Il s'agit de ne pas rater le coche pour des éditeurs de plus en plus nombreux. Quels seront les services les plus recherchés: applications de loisirs ou logiciels professionnels ? Les opérateurs devront également expliquer leurs modèles économiques afin de profiter de ces services. Comment se fera le partage de revenus? Y aura-t-il des standards technologiques? Le 3GSM devrait également faire la part belle aux défis de la sécurité. Les mobiles, qui se transforment en mini-PC communicants, sont désormais soumis aux mêmes failles, ou presque, que sur les réseaux de « data ». Même le 'spam' sur mobile commence à prendre de l'ampleur. Quelles seront les solutions technologiques et logicielles? Comment endiguer les risques d'un possible cauchemar pour les utilisateurs? Bref, si le secteur a retrouvé le chemin de la croissance, il est aussi à la croisée des chemins. De nombreux choix (technologiques, applicatifs et économiques) devront être faits pour assurer l'avenir.
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