Debitel : 'le marché est verrouillé, l'engagement à 24 mois pénalise les MVNO'
Debitel a été le premier MVNO à se lancer en France avec SFR en 2004. Il sera aussi le premier être revendu. Comme certains de ses concurrents (Ten serait repris par Orange), l'opérateur mobile virtuel souffre financièrement et il est en vente depuis février dernier. Selon d'insistantes rumeurs, SFR, son opérateur hôte, pourrait formuler une offre.
Il faut dire que le marché rassemble seulement un total de 1.917.900 abonnés en juin 2007. La part de marché des MVNO n'est que de 3,79% contre 3,42% à la fin mars 2007 (et 2,79% en décembre 2006). Difficile alors pour la quinzaine d'acteurs en présence de parvenir à la rentabilité.
Alors que doit se tenir ce mardi une réunion entre opérateurs et gouvernement, Vanessa Berthelot, directrice marketing chez Debitel, revient sur les enjeux et les difficultés du MVNO.
Combien Debitel compte-t-il d'abonnés ? Avez-vous tenu vos objectifs ?
Nous revendiquons entre 150.000 et 200.000 clients actifs [contre plus de 400.000 pour Tele2 Mobile, le leader du marché, NDLR]. Par rapport à nos objectifs fixés en 2005, nous sommes en dessous mais nous confirmons nos objectifs de 2006. 90% d'entre-eux sont des clients post-payés.
Quelles sont selon vous les attentes du marché ?
C'est simple. Les consommateurs vont vers les MVNO pour obtenir plus de simplicité, pas d'engagement contractuel et des prix plus bas que les opérateurs traditionnels. D'où le succès des offres simples et low-cost. Un MVNO n'a pas vocation a copier les offres des généralistes.
Pourtant, le marché tarde à véritablement décoller ? Quelles en sont les raisons ?
D'abord, le marché est en forte croissance. Même si la proportion d'abonnés aux MVNO est faible par rapport à la base totale, ces clients représentent 12 à 15% de la conquête. C'est très encourageant. Concernant les freins, ils sont connus depuis des années. Le marché du mobile est verrouillé à cause des durées d'engagements à 24 mois des opérateurs traditionnels. C'est le point le plus important, il ne faut pas sous-estimer, par exemple, la capacité de France Télécom à conserver sa base. Nous misons d'ailleurs beaucoup sur le nouvelle rencontre entre les opérateurs et le gouvernement pour avancer sur ce point. En ne proposant que des contrats à 12 mois, on permettra une meilleure concurrence. Enfin, les conditions de gros proposées par les opérateurs hôtes doivent régulièrement être revues. La montée en puissance des MVNO permet d'améliorer ces conditions.
Si les MVNO vont aussi bien que ça, comment expliquez-vous les difficultés de certains et la vente de Debitel ?
Nous ne pouvons pas commenter cette actualité. On ne peut rien confirmer si ce n'est que cette cession est dans l'air depuis plusieurs mois.
La portabilité à dix jours aurait dû doper les ventes des MVNO ?
C'est le cas, 40% de nos activations de ligne proviennent de numéros portés.
La nouvelle association des MVNO, « Alternative Mobile », espère faire entendre sa voix auprès du gouvernement et du régulateur. Curieusement, vous ne faites pas partie de ses membres.
Nous n'avons pas été sollicités. Il faut dire que cette association est le fruit de MVNO travaillant avec Orange. Pour autant, nous pensons que tout est bon pour faire avancer le débat.
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