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Devedjian: 'Oui au P2P, non à la gratuité'

Le ministre de l'Industrie revient sur la polémique entourant la répression des adeptes du peer-to-peer, les procès, et l'appel à l'arrêt des sanctions lancé par 70 personnalités

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Devedjian: 'Oui au P2P, non à la gratuité'

Le P2P est au coeur de l'actualité française. Ce mercredi, le premier procès d'un de ces adeptes des réseaux d'échange de fichiers a été condamné à une amende avec sursis et 10.000 euros de dommages et intérêts (voir notre article). Dans le même temps, une pétition publiée dans le

Nouvel Observateur et signée par 70 personnalités appelle à l'arrêt de la répression hasardeuse contre les internautes et à l'ouverture d'un débat public (voir notre article). Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie connaît bien le sujet. Il a souvent souligné l'importance du P2P dans l'essor d'Internet et s'est plusieurs fois opposé à la stratégie du tout répressif des maisons de disque. Dans une interview à Tf1.fr, il revient sur ces questions sensibles. En résumé, le ministre se prononce contre une « répression aveugle et brutale » des téléchargeurs de musique sur internet mais maintient que « le tout gratuit est une illusion ». « Je partage l'idée que toute campagne de répression aveugle et brutale est non seulement inefficace mais aussi nuisible à l'ensemble des protagonistes », a-t-il déclaré. « Mais je pense aussi que le concept du tout gratuit est une illusion. Tout a un prix. Et les auteurs ont droit à une juste rémunération », a-t-il ajouté. Face à une polémique qui grossit, Patrick Devedjian semble se placer du côté des internautes: « Arrêtons de diaboliser le P2P ! Le peer to peer est non seulement parfaitement légal, mais aussi particulièrement utile. Les nouvelles applications de téléphone sur Internet, la voix sur IP, comme la téléphonie mobile de troisième génération, reposent essentiellement sur la technologie du peer to peer. Entraver le peer to peer, c'est freiner le développement d'Internet ». Concernant la répression, le ministre se range également du côté des téléchargeurs à usage privé: les poursuites doivent être « mieux ciblées » et concerner prioritairement « la toute petite minorité de pirates qui font commerce des téléchargements illicites ». En Espagne, la loi fait ainsi la différence entre usage privé et commercial du P2P. Mais il faut bien proposer des solutions pour calmer l'Industrie qui met sur le dos du P2P la totalité de ses difficultés. Patrick Devedjian propose de « conjuguer les actions de sensibilisation et de pédagogie, et de promouvoir les nouveaux vecteurs de diffusion de la musique ». Ce n'est pas nouveau. Et il faudrait peut-être que ces « nouveaux vecteurs de diffusion de la musique » soient véritablement attractifs. Ce qui n'est pas encore le cas.

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