Espace de paiement européen : quelles opportunités pour les banques ?
Le Sepa, l'espace unique de paiement européen, représente-t-il une opportunité pour les établissements bancaires ? Et à quelles conditions ? N'est ce pas un peu rhétorique que de présenter le Sepa comme une opportunité pour le monde bancaire ? A court terme, le Sepa est surtout une opportunité pour les SSII ! Il est effectivement difficile de soutenir que ce changement va apporter un bénéfice immédiat aux banques. De fait, le Sepa naît d'une volonté d'ouvrir le marché à la concurrence et de diminuer les coûts. Et la baisse des tarifs représentera une prime au volume. A horizon 2008-2018, on peut estimer que les positions auront évolué aussi fortement dans le domaine bancaire que cela a été le cas sur le marché des télécoms. Certaines banques sauront certainement se saisir de cette opportunité. Les plus offensives proposeront leur expertise en moyens de paiement dans des pays moins avancés ou aux grandes entreprises européennes. Mais cette option suppose la mise en ?uvre d'une plate-forme Sepa, avec des technologies nouvelles, et notamment, un système de gestion de règles métiers efficace. Les autres établissements, eux, se contenteront d'adapter l'existant. Où en sont les banquiers et les entreprises ? Aujourd'hui, une grande banque, dont nous ne pouvons pas révéler le nom, vient de prendre la décision d'adopter une plate-forme nouvelle et de développer des services à valeur ajoutée. Mais, pour le reste, il n'existe pas encore de projet Sepa réellement mis en ?uvre en France, contrairement à ce qui se passe en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Là bas, les banquiers initient les changements et y réfléchissent en même temps. Globalement, en France, les établissements sont donc au stade des réflexions. Il est vrai que pour l'instant, la directive n'a pas encore été votée et, en plus, la question de l'entrée des nouveaux acteurs du paiement sur le marché pourrait bien induire des retards. Par ailleurs, nous avons eu des discussions avec les directions générales de grandes entreprises : elles ont déjà pris conscience de l'enjeu. Leurs directeurs financiers et leurs trésoriers ont beaucoup avancé sur l'estimation des coûts. Cette dernière sera en revanche beaucoup plus complexe pour les PME, et il reviendra aux banques de leur proposer des services. Qu'apporte les systèmes de gestions de règles métiers dans ce cadre ? L'activité de paiement est extrêmement réglementée et doit être automatisée au maximum. Les systèmes de gestion de règles métiers permettent une gouvernance de ces dernières : On peut savoir quelle règle a été appliquée, sur chaque opération. Plus particulièrement, les règles du Sepa, définies dans les rulebooks, sont déjà chargées dans le moteur de gestion des règles métier. Elles sont donc « prêtes à l'emploi », mais, bien entendu, évolutives. Les exceptions, par exemple, sont toujours complexes à automatiser et imposent un traitement manuel. Avec les règles, un système de filtrage repère les exceptions, puis, une intervention humaine identifie les raisons du filtrage et insère une nouvelle règle de traitement de l'exception. Résultat : une automatisation accrue. Deux autres exemples montrent l'importance de la gestion des règles. Les contraintes de notification à l'égard des clients vont s'accroître. Avec un système de gestion des règles, on peut définir les règles de notification en fonction des catégories de clients, et ce, y compris sur la base des choix de ce dernier ( par exemple : par mail, par sms?). Autre exemple, toujours pour les particuliers. Il est plausible qu'à terme, sous la pression des associations de consommateurs, coexistent deux procédures pour les prélèvements, en fonction des pays, avec toutes les implications réglementaires que cela suppose. Il faudra être en mesure d'intégrer toutes ces règles, ainsi que leurs futures évolutions.
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