Espionnage de Belgacom : les Belges se fritent avec la NSA
Le journal belge néerlandophone De Standaard assure que l'opérateur téléphonique belge Belgacom a été victime d'un piratage opéré par la NSA afin d'intercepter des communications en Afrique et au Moyen-Orient. Un nouveau rebondissement dans l'affaire Prism.
Sans pointer la responsabilité éventuelle du service de renseignement américain, Belgacom, dont le capital est détenu en majorité par l'État belge, a déposé plainte contre X le 19 juillet pour « accès non autorisé » à son système informatique. « Lors des contrôles que nous menons régulièrement, nous avons trouvé des traces d'intrusion numérique dans notre système informatique interne. Nous avons suivi la procédure et immédiatement prévenu le parquet fédéral », a détaillé Didier Bellens, l'administrateur délégué de Belgacom, cité par la RTBF.
Le Premier ministre monte au créneau
Dans un communiqué, le parquet fédéral de Belgique indique que le mécanisme de l'intrusion, visant à collecter des informations, suggère « l'engagement d'importants moyens financiers et logistiques par les intrus. Cette donnée, de même que la complexité technique du hacking et son ampleur, orientent les investigations vers une opération internationale d'espionnage étatique. »
Dans un communiqué, le Premier ministre Elio di Rupo explique : « si cette hypothèse est confirmée et qu'il s'agit effectivement d'espionnage cybernétique, le gouvernement condamne fermement cette intrusion et la violation de l'intégrité de l'entreprise publique. Le gouvernement entreprendra dans ce cas les démarches appropriées. »
Les investigations menées jusqu'à présent ont démontré que plusieurs serveurs et postes de travail ont été infectés. Cela concernerait quelques dizaines de machines sur les 25 000 qui sont reliées au système informatique interne de Belgacom, indique la RTBF, qui mentionne l'emploi de malwares spécifiquement conçus pour ces écoutes et l'usage de techniques avancées de cryptage.
Edward Snowden a alerté Belgacom
Selon De Standaard, les écoutes duraient depuis 2011 et visaient surtout une filiale de Belgacom, Belgacom International Carrier Services (BICS). Cette filiale, au capital de laquelle figurent également Swisscom et le Sud-Africain MTN, est spécialisée dans le transfert de données entre opérateurs, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Selon le quotidien flamand, les écoutes ciblaient les communications « avec des pays comme le Yémen, la Syrie et autres états considérés comme voyous par les États-Unis. »
Belgacom a décidé de mener des opérations de contrôle sur son système d'information suite aux révélations d'Edward Snowden, indiquant que la NSA interceptait des communications dans le monde entier. Pour mener ses investigations internes, l'opérateur a fait appel à une société néerlandaise spécialisée sur ces sujets.
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