Google avale DoubleClick pour 3,1 milliards -à la barbe de Microsoft
Trop tard. En mettant un tel montant sur la table pour acquérir l'un des leaders des services pub en ligne, Google a pris de court Microsoft - qui organise la contre-offensive en invoquant, avec AT&T, Warner et d'autres, la réglementation anti-trust.
Les spécialistes du secteur en sont convaincus: Google a mis le paquet pour emporter le morceau devant Microsoft.
ll s'agit de la plus grosse acquisition de l'histoire de géant du Web, six mois après le rachat par l'américain pour 1,65 milliards de dollars du site de partages de vidéos YouTube.
DoubleClick, repris par le fonds d'investissement « private equity » Hellman & Friedman, était valorisé 1,1 milliard de dollars, il y a tout juste deux ans, en avril 2005.
La société fait partie du petit cercle des sociétés qui servent et distribuent, comme tiers de confiance, les campagnes publicitaires sur Internet.
Ce nouveau pion poussé à la barbe de Microsoft (qui a renoncé à racheter DoubleClick quand le prix demandé avait dépassé les 2 milliards de dollars) ne va pas faciliter les relations de Google avec les éditeurs en ligne qui jusqu'ici faisaient confiance à DoubleClick pour la livraison et le décompte des revenus publicitaires par rapport au trafic de visites et de consultation.
Google qui est perçu comme un concurrent réel ou potentiel, devient, ainsi, juge et partie sur la place de marché de la publicité en ligne.
En outre, Google s'appuie sur AdSense, qui diffuse automatiquement des annonces textuelles et illustrées (ou « liens sponsorisés »).
De son côté, DoubleClick possède un large portefeuille de poids lourds comme annonceurs ou de donneurs d'ordres publicitaires et d'éditeurs de contenu en ligne. Parmi ses clients figurent par exemple AOL (Time Warner), ou encore MySPace, le réseau sociétal de News Corp.
L'activité de diffusion de « liens sponsorisés » est devenue une part importante du business, activité qui dépend précisément des requêtes effectuées sur le moteur de recherche.
AT&T, Microsoft, Time Warner organisent la contre-offensive Quelques heures à peine après l'annonce du 'raid' de Google sur DoubleClick, en plein week-end, une contre-offensive spectaculaire s'est mise en place, aiguillonnée par Microsoft, AT&T et Time Warner et quelques autres, dont Yahoo et Viacom, sérieusement inquiets de l'emprise de Google sur le marché de la publicité en ligne, emprise qui serait renforcée par le contrôle d'une des toutes premières « régies » du marché.Selon ces groupes, ce rachat devrait être empêché soit par le DOJ (Department of Justice), soit par la FTC (Federal Trade Commission) au regard des dispositions anti-trust.. |
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