Google rachète YouTube qui fait la paix avec les Majors
La rumeur insistante a été officialisée ce lundi soir, Google met la main sur YouTube pour 1,65 milliard de dollars en actions. Le géant du Web devient instantanément un poids lourd de la vidéo communautaire en ligne, un secteur hautement juteux qui fait rêver les acteurs du Web. YouTube, fondé en 2005, annonce avoir dépassé 100 millions de documents regardés chaque jour sur son site et revendique 16 millions de visiteurs par mois.
Avec cette acquisition hautement stratégique, Google se met à l'abri, en tout cas pour un bon moment, des offensives de ses ennemis historiques: Yahoo et surtout Microsoft qui prépare sa plate-forme maison, SoapBox intégré à MSN Video.
Pourtant, il y encore quelques jours, YouTube était considéré comme une affaire risquée. Le site était en effet dans la ligne de mire des Majors. On y trouve facilement des contenus propriétaires, comme des émissions de télévision ou des clips. Et la plupart des Majors se préparaient à une guerre ouverte contre la plate-forme accusée de violer sans vergogne les droits d'auteur.
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Josh Bernoff et Ted Schadler analystes de Forrester prédisaient un sombre avenir pour la plate-forme: » YouTube va être attaqué en justice et si c'est le cas perdre.Les poursuites vont provoquer une réaction en chaîne « , expliquent-ils dans une note publiée sur un weblog.
Mais en 24 heures, YouTube a mis les Majors du divertissement dans sa poche. Le nouveau géant de la vidéo communautaire a annoné coup sur coup la signature d'un accord de distribution avec le numéro un du secteur, Universal Music et avec CBS. Un accord similaire avait été passé avec la Warner il y a quelques semaines.
Universal Music offrira aux utilisateurs de YouTube l'accès à plusieurs milliers de vidéos tirées de ses archives et leur permettra d'utiliser des chansons de son catalogue pour l'illustration de leurs vidéos. En contre-partie, la Major partagera les revenus publicitaires.
Et comme par hasard, dans le même temps, on apprend que Google a également passé des accords simlaires de distribution avec Sony BMG et Warner Music Group permettant de proposer des vidéos musicales contre partage de revenus publicitaire.
Tout semblait donc se mettre en place pour un rachat dans les règles, avec un YouTube à nouveau en odeur de sainteté chez les Majors.
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Il faut dire que pour la première fois, les Majors si soucieuses du respect des droits d'auteurs font preuve de pragmatisme. Et préfèrent faire de YouTube un allié, plutôt qu'un ennemi. L'Industrie du divertissement semble ne pas vouloir répliquer l'erreur qu'elle a faite avec le P2P.
Car les majors peuvent y trouver leur compte : une marque forte et un système de distribution souple et puissant. L'idée du paiement à l'acte contre la gratuité financée par la publicité semble désormais s'imposer, un système pas si loin du peer-to-peer pourtant honni par l'Industrie du divertissement.
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